Amadou Diallo est un forgeron, d’une vingtaine d’expériences. Il évolue à Kagbélen, dans la préfecture de Dubréka (Basse Guinée). Il a été rencontré par un de nos reporters pour parler de cette profession qui n’est pas valorisée en République de Guinée. A cette occasion, il a exprimé son souhait de voir l’organisation d’une journée des forgerons dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest.
Le forgeron Amadou Diallo parle d’abord de son historique : « Je me suis lancé dans ce métier depuis l’an 2000, avec l’aide de mon oncle paternel. Au tout début, on confectionnait des objets archaïques notamment des charrues, des houes et des fusils de chasses, tous réservés pour les champs dans nos villages. Mais dans la capitale les commandes sont différentes de celles faites aux villages, par exemple ici, il y’a certains qui nous demandent la confection d’objets d’art, notamment des couteaux, des hanches, des marteaux, l’enclume, de grillages de clôtures etc. », a indiqué Amadou Diallo.
Selon lui, les forgerons rencontrent d’énormes difficultés dans l’exercice de leur profession : « nous avons la rareté de matières premières dans les différents marchés, chose qui occasionne la hausse de leur prix. Aussi, nous ne sommes pas accompagnés par le gouvernement » a-t-il dénoncé.
Amadou Diallo a saisi cette aubaine pour solliciter auprès du gouvernement à travers le Ministère des Sports, Art, Culture et Patrimoine Historique : « d’organiser non seulement une journée nationale des forgerons, mais aussi la création d’un syndicat qui pourra nous défendre dans nos activités tout en divulguant les secrets, parce qu’en plus de la fabrication de ces outils, les forgerons bénissent pour des femmes stériles pour pouvoir avoir des enfants. Et généralement ces femmes nous donnent les prénoms de ces enfants, ceux-ci sont appelés Bhoye, Hocha, Gnogou, Sara… des noms de forgeron. Ensuite, construire des Centres de formation pour des jeunes qui souhaiteraient se lancer dans ce métier. Car un Peuple qui perd sa culture est un peuple qui a presque tout perdu » a conclu le forgeron Amadou Diallo.
Condé Arfan pour lavoixdupeuple.info