Des femmes venues plaider le sort de leurs maris et enfants auprès de la notabilité de la préfecture de N’zérékoré pendant plusieurs jours se sont vues renvoyées sans gain de cause, a constaté le correspondant de Lavoixdupeuple.
Les femmes et mamans des détenus de N’zérékoré déportés pour la ville de Kankan se sont mobilisées massivement, le mardi dernier au domicile du patriarche de N’zérékoré. Leur objectif, réclamer la libération de leurs enfants et époux incarcérés depuis plus de 4 mois à Kankan.
Depuis quelques jours, les femmes ont pris d’assaut le domicile du patriarche pour manifester pacifiquement leur ras le bol.
Dans la soirée du 18 août dernier, les autorités de la capitale forestière ont demandé manifestement aux femmes de quitter les lieux. Une décision qui fait grincer les dents. Interrogée, madame Hélène Loua, une des mères des détenus explique: « c’est quand le fer est chaud qu’il faut le taper. Après 3 jours passés chez le patriarche avec tous les plaidoyers possibles, aucune réponse satisfaisante n’a été donnée par le vieux. Ce matin, nous avons vu venir une délégation du Préfet et du Gouverneur faire un petit entretien avec lui. À leur sortie, ils nous ont demandé de quitter les lieux immédiatement et que ce n’est pas le patriarche qui a conduit nos enfants en prison. Et que si nous refusons, ça va nous couter très cher » a-t-elle indiqué.
Du côté de la notabilité, on réfute la thèse de menaces de la part des autorités. Mais plutôt, les autorités ont été flexibles avec ces femmes.
Selon le porte parole des sages, David Zogbélemou : « quand le gouverneur a demandé à savoir qui sont ces femmes, on lui à fait savoir que ce sont des femmes qui demandent la libération de leurs enfants et maris. Le gouverneur s’est demandé si elles sont entrain de mettre pression sur le patriarche? Il a sensibilisé les femmes de laisser le patriarche faire son travail ou alors de former une délégation pour rencontrer le préfet ou le gouverneur. Ce que les femmes ont salué. Aucune femme n’a été inquiétée, insultée ou menacée », a-t-il précisé.
Au moment où nous parlons, un voyage sur Conakry est prévu. Mais il n’y a pas encore de consensus. Quand même nous avons obtenu le feu vert, a annoncé David Zogbélemou.
Plusieurs tentatives pour joindre le préfet et le gouverneur sont restées vaines.
Il faut rappeler qu’ils sont une quarantaine de personnes interpellées les 22 et 23 mars dernier à N’zérékoré et transférées à Kankan, lors du double scrutin émaillé de violences dans cette région.
Nous y reviendrons…
Paul Tchunguia pour Lavoixdupeuple