Dans la mesure où l’initiative COVAX n’a permis de vacciner que 20 % des habitants des pays pauvres cette année
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Ghebreyesus, a appelé à une interdiction élargie à l’échelle mondiale des doses de rappel de vaccins anti-Covid jusqu’à la fin de cette année, en raison de « l’inégalité » constatée dans leur distribution.
« On parle beaucoup d’une distribution égale des vaccins dans les pays à revenu élevé, mais très peu de mesures ont été prises », a déclaré Ghebreyesus lors d’une conférence de presse.
Les propos de Ghebreyesus ont coïncidé avec l’annonce de l’initiative COVAX, dans la journée du mercredi, qui a fait savoir qu’elle ne sera en mesure de fournir des vaccins anti-Covid qu’à 20% de la population des pays pauvres seulement, au cours de l’année en cours, ce qui est bien inférieur aux objectifs prévus par l’initiative.
« La capacité de COVAX à protéger les personnes les plus vulnérables dans le monde est entravée par les interdictions d’exportation, la priorisation des accords bilatéraux par les fabricants et les pays et les défis d’augmentation de la production », ont déclaré l’OMS et l’Alliance du Vaccin (GAVI) dans un communiqué.
Selon ses derniers plans, l’initiative COVAX prévoit d’atteindre l’objectif de 1,425 milliard de doses de vaccin en 2021, ce qui n’est suffisant que pour immuniser 20 % de la population seulement dans les pays les moins riches.
Tedros Ghebreyesus a expliqué que « dans le monde, 5,5 milliards de doses de vaccins ont été administrées, mais 80 % d’entre elles sont allées aux pays à revenu élevé et intermédiaire ».
Et d’ajouter que « les pays à revenu élevé ont promis de donner plus d’un milliard de doses, mais moins de 15 % de ces doses ont déjà été fournis ».
« Les fabricants ont promis de donner la priorité au COVAX et aux pays à faible revenu, et nous ne voulons pas plus de promesses, nous voulons juste des vaccins », a ajouté le directeur de l’OMS.
Ghebreyesus a évoqué son appel, d’il y a un mois, à un moratoire mondial sur les doses de rappel, jusqu’à fin septembre, afin de donner la priorité à la vaccination des personnes les plus vulnérables dans le monde, qui n’ont pas encore reçu leur première dose.
« Il y a eu peu de changement dans la situation mondiale depuis lors, et donc je demande la prolongation du moratoire jusqu’à la fin de cette année au moins, pour permettre à chaque pays de vacciner au moins 40 % de sa population », a-t-il ajouté.
Le responsable a noté que « les pays du G20, en tant que principales économies mondiales et plus grands producteurs, consommateurs et donateurs de vaccins, détiennent la clé de l’équité dans la distribution des vaccins et de la fin de la pandémie ».
« Le moment est venu pour un vrai leadership, non pas pour les promesses creuses », a-t-il insisté.
Il a expliqué que certains pays qui ont pu vacciner un pourcentage élevé de leur population “ont pu rouvrir leurs sociétés sans surcharger leurs systèmes de santé, et alors que les infections augmentent dans certains de ces pays, les admissions à l’hôpital et les décès sont restés relativement faibles grâce aux vaccins ».
En ce matin du jeudi, le nombre total d’infections par le coronavirus dans le monde a dépassé les 223 449 000 personnes. Les cas de décès des suites des infections ont, quant à eux dépassé les 4 610 000 morts, selon le site Internet, Worldometers.
Source Anadolu Agency