La phase d’enrôlement des journalistes pour l’obtention de la carte de Presse professionnelle démarre le lundi 1er février 2021 pour la zone de Conakry. La cérémonie de lancement officiel aura lieu dans la cour de l’enceinte de la RTG Koloma. A date, plus de deux mille postulants sont déjà enregistrés par la commission de délivrance mise en place à cet effet.
En prélude à cette cérémonie, le président de l’institution en charge de réguler les médias en Guinée, Boubacar Yacine Diallo a été interviewé par le journaliste Amara Camara, rédacteur en Chef de la Radio nationale. Au cours de cette interview, Boubacar Yacine Diallo a justifié les raisons de la mise à disposition de tous les journalistes des cartes de presse professionnelle gratuitement. Il a également saisi l’occasion pour expliquer les zones d’enrôlement tout en mettant en garde tout journaliste qui tentera d’exercer ce ‘’noble’’ métier sans la carte délivrée par la HAC. Lisez !!!
Amara Camara : Bonjour monsieur le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC),
Boubacar Yacine Diallo : Oui bonjour,
Depuis votre arrivée à la tête de la HAC, vous ne cessez de parler d’assainissement de la corporation des journalistes aujourd’hui dans notre pays. Que ce que vous avez jusqu’ici ?
Tout le monde le sais que notre presse est infiltrée et nous sommes peut être l’un des rares pays qui ne dispose pas de statistiques concernant le nombre de journalistes qui travaillent sur l’ensemble du territoire. Donc, notre premier objectif, c’est de permettre à la Guinée d’avoir des statistiques fiables sur le nombre de journalistes exerçant ; le nombre de techniciens habilités. La deuxième chose, c’est sortir de la profession, tous ceux qui se sont autoproclamés journalistes qui d’ailleurs ont fini par ternir l’image de la presse. Voilà le double objectif que nous nous sommes fixés.
Qu’est-ce que vous avez fait comme travail pour atteindre cet objectif ?
Alors, nous avons déjà mis en place tel que la loi le prévoit la Commission de délivrance de la Carte de Presse Professionnelle. Cette commission est paritaire, il y’a les membres de la haute autorité de la communication et les représentants des associations professionnelles de médias et je suis heureux d’annoncer que la phase d’enrôlement va effectivement démarrer le lundi 1er février 2021 pour la zone de Conakry et la cérémonie de lancement officiel aura lieu dans la cour de l’enceinte de la RTG Koloma qui est le gros pourvoyeur de postulants d’après les listes que nous avons établis. Je précise que ces listes ont été établies par les directeurs des organes publics et privés et filtrées au niveau des associations. Aussi, nous allons faire des lancements spécifiques, par exemple l’association de la presse en ligne un organe où l’enrôlement doit démarrer, c’est sera au siège de Guineenews ; pour la presse écrite ça sera au siège du Lynx et pour l’audiovisuel c’est au siège de Sabari. Et pour ce qui est de l’enrôlement de l’intérieur du pays, nous ferons un lancement officiel le 11 février prochain à Kindia et à partir de là, nos équipes vont être déployées parce que nous avons décidé de rendre la carte gratuite mais de faire l’enrôlement dans les rédactions, ceci nous permets d’éviter que des individus nous présentent des dossiers falsifiés.
Vous dites que la carte est gratuite cette fois si, comment avez-vous obtenu le financement ?
Nous n’avons aucun financement, nous prélevons sur notre subvention que l’Etat nous accorde. Parce que nous avons remarqué que les bons journalistes n’ont rien et on leur avait demandé de payer cent mille francs guinéens (100 000 GNF) pour avoir la carte et il y’a un lot de cartes établies ici, les journalistes n’ont pas pu les récupérer pour 2020. Il est vrai que partout, la carte se paie, mais nous avons décidé de la rendre gratuite en tout cas pour les deux ans pour que les journalistes puissent l’avoir.
Nous apprenons qu’il y’a à peu près 2 000 journalistes qui se sont déjà fait enregistrer sur les listes qu’en est-il?
Oui, vous avez raison de mentionner le chiffre, il y’a une semaine nous étions à 1 945 et depuis nous avons reçu à peu près 400 autres dossiers. Donc, nous parlons en ce moment autour de 2 500 postulants. Evidemment, postulants ne veut pas dire obtention de la carte, nous prendrons ceux qui répondent à la qualité de journaliste tel que défini dans la loi et les autres attendront.
On a constaté des organes qui confectionnaient des cartes, quelles seront les dispositions prises afin d’éviter de multiples cartes de presse sur l’espace médiatique guinéen ?
Vous savez lorsque c’est mal fait, chacun profite mais cette fois si, ça sera une Carte unique. Et je prends le cas des médias de service public, où dans les statistiques vous avez moins de 10 personnes qui détiennent la carte de presse de la HAC et donc ils se prévalaient avec la carte de presse des médias de service public qui sont reconnues. Et, cette fois nous avons plus de 1000 postulants des médias d’état rien que pour la RTG, nous avons 770. Donc, pour une fois les journalistes de la presse du service public et du service privé auront la même carte et nous ferons la promotion de cette carte. Déjà, je suis heureux que de hauts responsables de la sécurité se réjouissent qu’il ait désormais une unique carte parce que les services de sécurité eux-mêmes ont énormément de problèmes. Donc, nous allons faire la promotion de cette carte et nous allons la déposer partout y compris dans les Ambassades parce que la plupart de ceux qui la cherchent c’est pour obtenir de visas. Et je vous garantis que ceux qui ne l’auront pas, s’ils exercent la HAC portera plainte contre eux pour usurpation de titre et peut être pour faux et usage de faux.
Merci beaucoup monsieur le président de la HAC
Merci mon cher ami
Propos recueillis par Amara Camara pour Lavoixdupeuple