Le Président de la Cour suprême John Roberts lui a rendu hommage en tant que “juriste d’envergure historique”, alors que son décès a déclenché une effervescence politique
La Cour suprême des Etats-Unis a annoncé, vendredi, le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, au terme d’une longue lutte contre un cancer du pancréas métastatique. La juge Ginsburg était âgée de 87 ans.
Ruth Bader Ginsburg est décédée dans sa maison de Washington des suites de complications liées à la maladie, son ultime et dernier combat contre le cancer. Elle était entourée de sa famille, a déclaré un communiqué de la Cour suprême. Elle laisse dans le deuil deux enfants, quatre petits-enfants et deux beaux-petits-enfants.
Son époux, Martin David Ginsburg, est décédé en 2010.
Avant de servir au sein de la plus haute juridiction américaine, Ginsburg a travaillé comme professeur de droit et a été une ardente avocate des droits des femmes. Elle a été nommée juge à la cour d’appel en 1980, où elle a servi jusqu’à sa nomination à la Cour suprême en 1993.
Le Président de la Cour suprême, John Roberts, a salué en elle “une juriste d’une stature historique”.
“Nous, à la Cour suprême, avons perdu une collègue très chère. Aujourd’hui, nous sommes en deuil, mais avec la certitude que les générations futures se souviendront de Ruth Bader Ginsburg telle que nous l’avons connue – une infatigable et résolue protectrice de la justice”, a déclaré Roberts.
Ginsburg a été la chef de file de l’aile libérale de la Cour après avoir été nommée, en 1993, par l’ancien président Bill Clinton.
Sa mort survient six semaines avant le jour des élections et devrait déclencher une bataille acharnée, le président américain Donald Trump devant s’empresser de combler la vacance de son siège au Sénat contrôlé par les républicains avant le 3 novembre, date à laquelle la présidence et la chambre pourraient changer de mains.
Lors de son premier mandat, Trump a déjà nommé deux juges conservateurs : Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh. Ces hommes sont les deux plus jeunes juges en exercice, ce qui signifie que leur mandat risque d’être long, car le mandat des juges n’est pas limité dans le temps.
Le président a publié la semaine dernière une liste de candidats potentiels à la Cour suprême, s’engageant à choisir un candidat parmi les 20 qu’il a nommés pour les postes vacants à venir.
Parmi ces candidats figurent les sénateurs républicains Tom Cotton et Ted Cruz, qui ont tous deux une expérience préalable de la pratique du droit.
Bien que le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, ait déclaré en 2016 que les postes vacants à la Cour suprême ne devraient pas être pourvus pendant une année électorale – une tentative alors pour empêcher l’ancien président Barack Obama de nommer un remplaçant pour le juge conservateur Antonio Scalia, décédé cette année-là – il est depuis revenu sur cette déclaration.
Barack Obama a officiellement nommé le juge Merrick Garland à la Cour suprême pour remplacer Scalia, mais McConnell a déclaré à l’époque qu’il serait inapproprié de le confirmer alors que le peuple américain était sur le point de voter pour le successeur du président.
Le Sénat, sous McConnell, n’a pris aucune mesure concernant la nomination de Garland.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
Source Anadolu