A l’occasion de la date 08 mars, marquant chaque année la célébration des femmes dans le monde, la 3ème génération de l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB), des épouses des victimes du régime de feu Sékou Touré a tenu le week-end dernier à la Blue zone de Kaloum, une rencontre. Au cours de laquelle, certaines femmes de ladite association ont témoigné leurs mésaventures sous le règne du régime Sékou Touré.
A cet effet, prenant la parole, la fille d’une victime du pouvoir Sékou Touré, Ramata Taran a déclaré que : « de 1959 à maintenant, on évolue dans l’arbitraire, on continue à assassiner les Guinéens. Et les mêmes causes produisent les mêmes effets. Il y a eu le 4 juillet 1984, il y a eu le 28 septembre 2009, il y a eu des assassinats politiques quand les opposants appellent à des manifestations. Tout ça, c’est parce que les crimes du PDG, du premier président, n’ont pas été traités. Parce que le dossier du camp Boiro n’est pas ouvert. C’est pourquoi ça se répète. Les nouvelles autorités auraient dû commencer par les crimes d’État qui ont eu lieu de 1959 à 2021 » a-t-elle estimé.
Selon Dr Ramata Taran Diallo : « tant qu’on ne fera pas ça, la Guinée n’ira pas de l’avant. Parce que nous sommes un pays religieux. Donc, ils doivent ouvrir le dossier, rendre les charniers, réhabiliter nos parents, parce qu’ils ont été assassinés sans jugement. Donc, si le CNRD aime ce peuple, ils n’ont qu’à ouvrir ce dossier du camp Boiro. Quand ils ouvrent ce dossier, ils vont débaptiser l’aéroport, parce que Sékou Touré ne mérite pas que cet aéroport porte son nom », a-t-elle ajouté.
De son côté, le secrétaire exécutif de l’Association des Victimes du Camp Boiro(AVCB), Abdoulaye Conté a justifié les raisons de leur présence auprès des femmes à l’occasion de cette rencontre : « on a voulu pour la première fois aujourd’hui, profiter du mois de la femme pour honorer nos mamans, les épouses des victimes du camp Boiro. Ces femmes qui ont tant souffert, qui se sont illustrées par leur acharnement en termes de courage, à vouloir, malgré ce qu’elles ont subi, donner une éducation à leurs enfants, faire réussir leurs enfants, parfois au prix d’un énorme sacrifice. C’est pour ça que nous avons voulu aujourd’hui faire en sorte que 30 femmes qui sont encore vivantes, qui sont des épouses de ces victimes-là, puissent être reconnues, honorées. Que chacune d’elles sorte afin qu’on puisse porter un visage sur ces femmes qui ont tant souffert » a-t-il indiqué.
A noter que la fin de la cérémonie de la 3ème génération de l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) a été sanctionnée par la remise de satisfécits à ces femmes, qu’elle considère comme des héroïnes.
Léon KOLIE
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