Huit (8) joueurs du club ‘’Etoile de Guinée’’, leur médecin et le chauffeur ont été tués dans un accident de la circulation à Timbo, sous préfecture de Mamou le jeudi 5 mars dernier. Tous ont regagné leur dernière demeure le lundi 9 mars 2020 au cimetière de Cameroun. Mais avant leur inhumation, un vibrant hommage leur a été rendu par les autorités administratives, parents, amis, connaissances et collaborateurs au Stade du 28 septembre à Conakry.
La mort de ces jeunes joueurs affecte la population guinéenne plus particulièrement le monde du football. Le consultant sportif, Therno Saidou Diakité, rencontré après la cérémonie des obsèques s’est dit être ébranlé par la scène qu’il y a vécu : « Je suis très ému et ébranlé par la scène que j’ai vécu. Figurez-vous quand vous voyez 10 cercueils alignés, des gens en pleures, certains même ont piqué des crises. Ça ne peut pas te laisser indifférent ».
Pour lui, en plus de l’émotion, il est important de savoir les causes des tragédies qui frappent le monde sportif guinéen : « Mais au delà de l’émotion, moi je souhaite que cette tragédie qui frappe la jeunesse sportive de la Guinée soit mise à profit pour analyser leurs causes. Voir des jeunes décédés à la fleur de l’âge où le plus âgé à 24ans, c’est vraiment triste. Dans 4 ou 5 ans, ils pouvaient être des professionnels et pourraient jouer pour l’équipe Nationale de Guinée ».
Thierno Saidou Diakite a rappelé d’abord que les clubs guinéens ne sont pas dotés de moyens pouvant leur permettre d’avoir des équipements adéquats. C’est pour quoi dit-il qu’en 2012, il a été l’une des rares personnes qui s’est opposée à la professionnalisation des clubs. Pour lui, la ligue professionnelle exige des préalables très contraignants. Il faut que les clubs soient structurés qu’ils aient une administration avec un budget pour pouvoir entretenir des joueurs, que le club dispose des infrastructures pour leurs entraînements et leurs compétitions. Malgré qu’il ait soulevé ces difficultés, ce consultant sportif nous a confié qu’il n’a pas été malheureusement entendu : « j’ai pas été entendu mais aujourd’hui, on se rend compte que la ligue professionnelle se limite à deux ou trois clubs parce que si les conditions étaient remplies, je ne pense pas que cet accident allait se produire. Le véhicule n’était pas en état, il y a eu surcharge, le chauffeur n’était pas un professionnel, de Conakry à Kankan il y a certains moyens de déplacement spécifique qu’on doit utiliser pour assurer la sécurité des sportifs quand même », a-t-il souligné.
Parlant des pistes de solutions, il propose ce qui suit : « Après les obsèques et l’inhumation de ces sportifs, il va falloir que la ligue professionnelle en accord avec les autres acteurs du football guinéen se retrouvent pour que la session prochaine ou même avant la fin de la session qu’on puisse déjà trouver un début de solutions aux problèmes qu’on rencontre dans les clubs » a-t-il lancé.
Facinet Camara 620 794 714