Le conseil national de la transition ‘’CNT’’, a célébré le mercredi dernier ses 100 jours depuis sa mise en place. Au lendemain de cette cérémonie solennelle, les conseillers ont décidé d’aller expliquer la mission, le bilan et les perspectives de cet organe législatif aux étudiants des universités publiques et privées. C’est dans ce cadre que des conseillers nationaux à leur tête, le président du CNT Dr Dansa Kourouma ont effectué ce samedi 28 mai 2022 un déplacement à l’Université Kofi Annan de Guinée. Où, pendant plusieurs heures, ils ont animé une Conférence débats portant sur la composition, le fonctionnement, le bilan des 100 jours, les organes de gouvernance, ainsi que les perspectives du CNT, face aux étudiants et encadreurs de cette institution d’enseignement privée massivement mobilisés pour la circonstance.
A l’entame, c’est le Recteur de l’Université Kofi Annan de Guinée, Pr Moncef TEMANI qui dans son discours de bienvenu a présenté leur institution qui a été choisi pour abriter cette conférence débats avant de saluer la démarche des conseillers nationaux : « L’université qui vous accueille aujourd’hui a été créée en 1999, par le Président Fondateur Dr Ousmane Kaba. Elle comporte dix (10) composantes qui dispensent des cours allant du BTS au Doctorat avec cinq (5) programmes de BTS ; vingt-cinq (25) programmes de Licence ; seize (16) Master ; six (6) programmes d’ingéniorat et trois (3) programmes de Doctorat d’Etat. Elle comporte aujourd’hui plus de cinq mille (5 000) étudiants de dix-huit (18) nationalités différentes qui sont en situation de cours et depuis sa création, nous avons délivré 25 000 diplômes…Donc, nous souhaitons une très bonne conférence aux membres du CNT, et prions Dieu pour la réussite de cette transition et que Dieu vous protège et guide vos pas » a-t-il béni.
De son côté, le président du CNT, Dr Dansa Kourouma a justifié les raisons qui ont amené les conseillers nationaux à quitter l’hémicycle pour se transporter dans les institutions d’enseignement public et privé où d’ailleurs certaines valeurs de CNT, notamment l’observation d’une minute de silence en la mémoire des victimes dans la défense de la Démocratie ainsi que l’hymne nationale de la Guinée : « Quand on parle on non d’un Peuple, on ne s’enferme pas dans un bureau, vous devez communiez avec le peuple pour comprendre ses aspirations ; partagez avec ce peuple ses préoccupations, écoutez leurs cris de cœur et vous déportez à l’hémicycle pour apporter des réponses, parce que ce qu’on fait pour toi sans toi est contre toi. Donc, nous avons choisi les universités parce qu’elles ont des valeurs universelles et communes notamment l’universalité, la laïcité, la neutralité. C’est pour cette raison que nous avons choisi ces universités pour discuter, parce qu’on parle de lois dans un pays ou 70 à 80 % de la population ne sachant ni lire ni écrire, il faut commencer d’abord par ceux qui sont censés être la future élite du pays » a-t-il justifié.
Les panelistes de cette conférence débats étaient entre autres, les conseillers Saran Traoré de la commission économie finances, Mohamed Eric Thiam de la commission lois et d’Ibrahima Sorel Keita de la commission affaires étrangères et des guinéens de l’étranger, tous appuyés par le président Dr Dansa Kourouma.
L’honneur est revenu à la conseillère Saran Traoré de décliner la mission du conseil national de la transition aux étudiants en disant qu’au : « titre de l’article 57 de la Charte de la transition il est indiqué que la mission du CNT est d’élaborer, et de soumettre pour adoption par référendum le projet de constitution ; élaborer, examiner et d’adopter les textes législatifs, de suivre la mise en œuvre de la feuille de route de la transition de contribuer à la défense, à la promotion des droits de l’homme et des libertés publiques et enfin de contribuer à la réconciliation nationale ».
Cette brève introduction a été renchérie par le conseiller Mohamed Eric Thiam qui a énuméré les différents organes que composent le CNT qui est un organe législatif : « le CNT est l’organe collégial délibérant ; cet organe comprend la présidence, du bureau exécutif, la conférence des présidents, la présidence des commissions et des commissions…Quant aux fonctions du CNT, l’article 57 donne deux genres de fonctions au CNT, à savoir la fonction législative qui va constituer à l’élaboration et la soumission de la constitution au référendum ; l’élaboration et l’adoption des lois organiques et lois ordinaires. La deuxième est non législative qui consiste dans le suivi de la feuille de route de la transition ; la promotion des droits de l’homme ; la contribution à la réconciliation. Donc, les axes décisionnels du CNT sont : la constitution et toutes les lois, la résolution et les recommandations » a-t-il indiqué.
Le troisième conférencier, Ibrahima Sorel Keita a quant à lui parlé des activités réalisées pendant les 100 premiers jours du CNT, dont les plus importantes ont été la mission des conseillers nationaux à l’intérieur du pays, l’adoption d’une résolution relative au chronogramme proposé par le CNRD : « les 100 jours sont passés très vite, très très vite pourquoi ? parce qu’on a travaillé sans arrêt, nous n’avons pas ménagé nos efforts nous avons été aux taquets. Et tout ce que nous sommes en train de faire au CNT, c’est pour réussir cette transition pour aider ce pays à se développer pour les Guinéens et particulièrement pour vous les jeunes (tonnerres d’applaudissements). Donc, à cet effet, nous avons ratifié un certain nombre d’ordonnances qui avaient été prises par le Chef de l’Etat, nous avons adopté notre règlement intérieur, nous avons également donné notre avis sur le chronogramme de la transition proposé par le CNRD à travers une résolution que nous avons adopté. Nous avons décidé de faire moins de ce qui a été décidé, le CNRD a proposé 39 mois et le CNT en a proposé 36 mois. Autre activité phare que le CNT a pu faire pendant cette période, c’est ce contact avec les populations à la base ; une activité qui nous a permis de toucher les réalités de notre pays profond » a-t-il énuméré.
A leur tour, des étudiants et encadreurs ont après avoir salué cette démarche des conseillers nationaux de la transition, posé des questions d’éclaircissement sur le mode de fonctionnement de cet organe législatif, à qui ils demandent d’œuvrer pour que cette transition soit la dernière. Mais surtout en adoptant une constitution qui registra au temps des temps.
Oumar M’Böh