Réunis en session extraordinaire ce mercredi 31 août 2022 à l’école Titi Camara dans la commune de Matoto à Conakry, les contractuels guinéens ont invité les nouvelles autorités du pays, notamment le Président de la République, président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya à prendre à bras le corps leur situation avant la rentrée scolaire 2022-2023, dont la date est annoncée pour le 4 octobre. Cette autre interpellation fait suite à une rencontre entre le Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation et les membres du conseil national de la transition ‘’CNT’’, dont la proposition de contractualisation cette année des certifiés de l’ISSEG, et de l’ENI ont été faits pour combler le vide lié au déficit d’enseignants dans les établissements d’enseignement publics.
A cette allure, le coordinateur du collectif des enseignants contractuels de Guinée, Alseny Mabinty Camara estime que ces propositions semblent être une source de désaccord entre le ministère de l’enseignement pré-universitaire et leur organisation : il s’explique : « Nous invitons le CNRD qui est l’organe central des décisions de faire face à cette situation. À un moment donné nous avons été reçus par les émissaires de la Présidence de la République. Ils ont promis de nous mettre en contact avec le Président de la Transition ce qui n’a pas été fait. Aujourd’hui chacun cherche à protéger son intérêt au détriment de l’intérêt général. À l’instant le paradoxe, c’est lorsqu’on dira de ne recruter que les sortants de l’ENI et de l’ISSEG ce n’est pas du tout mal en soi, ce sont des professionnels de l’éducation, ils ont été formés pour cela. Mais dans un pays comme la Guinée, vouloir passer par un concours est-ce qu’ils sauront recaler des gens. Nous les 10753 contractuels devons être la priorité du Ministère de l’Éducation nationale, après il pourra chercher à combler le vide. C’est pourquoi nous devons resserrer les rangs et nous fixer les mêmes objectifs qu’on s’était fixés au départ, celui de notre engagement à la Fonction Publique sans passer par voie de concours. Mais nous sommes aptes à nous soumettre à toutes sortes d’évaluation en situation de classe, pour choisir les bons des mauvais. Pour choisir les meilleurs, nous sommes prêts à être évalués en situation de classe. Parce que pour évoluer un bon maçon c’est au pied du mur. Donc nous le disons haut et fort nous sommes disposés à nous soumettre à toutes sortes d’évaluation mais pas un concours ou les sujets sont vendus à l’avance, ou les résultats sont orchestrés, ou les admis sont connus à l’avance, où on va monnayer le résultat final, ça nous ne sommes pas prêts à cela. Vouloir nous exposer à cela c’est de nous conduire nous-mêmes à l’abattoir », a-t-il souligné.
Avec un besoin de près de 20.000 enseignants, plusieurs écoles sont en attente de personnel.
Aimé Délamou pour www.lavoixdupeuple.info