Les acteurs du comité de pilotage du projet : « renforcement de la confrérie des chasseurs traditionnels (donsos) pour la protection de l’environnement et la cohésion sociale en Haute Guinée », ont tenu le lundi 21 février 2022 à Kankan, une réunion qu’ils ont appelé ‘’Réunion de pilotage’’. Cette rencontre d’une journée a connu la participation des différents groupes d’acteurs dudit projet dont entre autres la confrérie des donsos, les acteurs de la société civile venus des préfectures de Kouroussa, Siguiri, Mandiana et de Kankan.
Selon le directeur pays de l’ONG ACORD-Guinée, monsieur Macky Bah : « l’objectif, était de dérouler les activités des six (6) derniers mois de l’année (juin à décembre 2021). Ensuite, retravailler sur le budget qui a été réaménagé et enfin tiré en grande partie des enseignements pour la pérennisation du projet ». Car dit-il : « l’ambition qui nous guide tous est de créer des sociétés unies et la paix durable à laquelle nous aspirons tous est un travail continu qui requiert d’efforts de toutes les parties prenantes ».
C’est pourquoi dans son discours il a rappelé le but principal du projet qui s’inscrit dans le cadre de la quête de la paix, la sécurité communautaire et la protection de l’environnement. : « Notre combat collectif contre les discours haineux, les préjugés, contre toute sorte de violence est plus que jamais nécessaire pour continuer à préserver la paix et la stabilité dont la Guinée a besoin pour atteindre les objectifs de développement durable. C’est pourquoi, il a été question pour le consortium de mettre en place des alertes précoces, de cadres de concertation entre acteurs, de l’appui des femmes donsos à travers des activités génératrices de revenus » a-t-il ajouté.
Pour finir, monsieur Macky Bah a remercié le PBF partenaire du projet : « pour leur financement et le respect de tous les engagements prévus dans le cadre de l’exécution de ce projet qui je suis persuadé répond aux défis auxquels la Haute Guinée fait face et à la profonde aspiration de la population à la concorde et à la paix ».
Pour sa part, le coordinateur national du portefeuille de consolidation de la paix, monsieur Ibrahima Barry après avoir rappelé les objectifs qui étaient visés par le projet, exprimé ses premiers sentiments sur ce qui a été fait en termes d’activités sur le terrain avant de réitérer le soutien de son organisation à l’endroit du consortium : « le projet avait entre autres comme objectifs d’appuyer le repositionnement de la confrérie donso pour qu’elle puisse cesser d’être un outil qui fait peur et qui permette d’engager un dialogue franc avec l’ensemble des forces de défense et de sécurité, pour mieux partager l’espace ou les missions qui sont confiées aux uns et aux autres, à la fois dans la protection de l’environnement mais aussi comment construire le dialogue pour la cohésion sociale et la paix dans l’espace ou vivent à la fois ces donsos et les habitants de cet espace géographique ; il était aussi question d’appuyer des femmes donsos pour leur permettre de jouir de leurs places dans l’environnement donso et de pouvoir satisfaire leurs besoins essentiels dont elles ont besoin tout en assurant leur promotion au sein de leurs sociétés. Il était également question dans ce projet de contribuer à la protection de l’environnement, de lutter contre la dégradation de l’environnement dans l’espace dans lequel le projet doit se réaliser. Pour l’instant, je remercie les différents acteurs pour ce que j’ai vu en termes d’accompagnement des femmes et nous sommes prêts à recueillir les avis, les différentes propositions pour nous permettre à mieux vendre l’initiative démarrée dans ces trois préfectures et qui pourrait être élargi aux autres où interviennent les donsos en République de Guinée » a-t-il souligné.
La session tenue à Kankan, est la 3ème session dudit projet, le choix de cette préfecture est du fait que le projet est réalisé en Haute Guinée qui concerne les préfectures de Siguiri, Kouroussa et Mandiana. Des préfectures qui sont des zones de forte concentration des donsos qui sont des acteurs principaux, c’est aussi des zones qui connaissent une déforestation, c’est-à-dire une agression de l’environnement assez importante. Le projet vise à s’appuyer sur les chasseurs traditionnels ‘’donsos’’ des personnes très reconnues au niveau local à cause de la place qu’elles occupent dans la communauté mandingue. Aussi, de la reconnaissance de leur légitimité afin qu’ils puissent influer sur le dialogue, des échanges qui vont dans le sens de la résolution des conflits. C’est des personnes également dont la fonction est intimement liée à la nature, aux ressources végétales, aux ressources animales et même halieutiques.
Ce choix a été vivement salué par les autorités administratives. Au nom du Gouverneur de cette région, le Directeur de cabinet du gouvernorat, Almamy Symbaly Camara a exprimé leur satisfaction et a rassuré pour leur soutien en vue de la continuité dudit projet dans cette contrée. : « Nous sommes très contents du choix de notre région pour abriter cette rencontre. Nous savons sans la paix rien ne peut se consolider et s’il s’agit aujourd’hui de parler de l’environnement sachant que l’homme ne vaut que son environnement d’une part et d’autre part les acteurs clés de la protection de cet environnement là se sont des donsos, ils détruisent à la fois et protègent. Si ceux-ci ont maintenant une feuille de route leur permettant comment ils doivent se comporter dans le cadre de la protection de cet environnement mais aussi renforcer la cohésion sociale à la base, très sincèrement nous autorités nous nous réjouissons et nous rassurons les initiateurs que toutes les recommandations qui seront issues de cette rencontre seront suivies à la lettre à notre niveau ici » a-t-il promis.
Le coordinateur du projet piloté par le consortium ACORD, Aide Action et Héré Guinée, Kaman Koulemou a lors de sa présentation du rapport des activités réalisées dit qu’elles sont autour de 93%. : « Sur les 28 activités prévues, 26 ont été réalisées et une est en cours de réalisation avec environ 1800 acteurs de conflits touchés ; 7 200 personnes issues des populations locales, FDS et de l’administration locale ont été mobilisées. Il faut noter que les 4 cadres de concertation mises en place à cet effet ont développé une synergie d’action entre les différents acteurs… » A-t-il ajouté.
Au cours de cette session des recommandations intéressantes ont émergées il s’agit notamment, l’élaboration d’une documentation relative aux différents témoignages des bénéficiaires directs, c’est-à-dire des acteurs locaux sur ce que le projet a apporté en termes de changement dans les comportements. Aussi, documenter de la façon dont le projet a pu améliorer la qualité des relations entre les donsos et les forces de défense et de sécurité ainsi qu’avec les communautés. Autre chose en termes de recommandations, c’est celle relative à la pérennisation du projet financé par le fonds de consolidation de la paix dont la vocation fondamentale est de faire émerger des solutions nouvelles. Donc, aux acteurs bénéficiaires qui sont les parties prenantes du projet et surtout l’État, de voir dans quelle mesure du possible, ils pourraient s’inspirer des acquis du projet, le mettre à l’échelle et renforcer davantage ces acquis.
Oumar M’Böh de retour de Kankan pour lavoixdupeuple
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