Invité dans l’émission ‘’Débat Africain’’ de la Radio mondiale RFI, le samedi 16 juillet 2022 avec certains cadres guinéens, notamment la ministre de l’Environnement et du développement durable, madame ??????? ????? et le conseiller du ministre des mines, le président de la Chambre des Mines de Guinée, Ismaël Diakité, a dans son intervention défendu les investisseurs étrangers au détriment des populations guinéennes notamment les habitants des zones impactées par l’exploitation minière qui vivent dans la précarité. Cela malgré l’exploitation depuis plusieurs décennies de leurs minerais.
A l’entendre parler, l’on constate qu’il défend sans gêne ceux dont il est conseiller en lieu place de ses compatriotes, malgré qu’il assure la présidence de la chambre des Mines. Un poste dont il a été élu le 12 septembre 2019 à Conakry, lors de l’Assemblée générale mixte des sociétés minières. Ce jour-là, il avait pourtant promis entre autres : « la volonté commune d’être solidaire en vue de trouver des solutions aux contraintes dans la conduite des différents projets ; deuxièmement, une envie de répondre aux enjeux de développement minier national en tenant compte de tous les paramètres comme la responsabilité sociétale des entreprises et enfin, une profonde conviction de Monsieur Fadi Wazni, PCA du Consortium ainsi que du Directeur Général de SMB, Frédéric Bouzigues à participer à travers ma modeste personne à une dynamique du patronat des mines en Guinée ». Après 3 ans à la tête de la Chambre des Mines, Ismaël Diakité a peut-être oublié ses promesses, raison pour laquelle au lieu de défendre ses compatriotes et son pays, il prend la défense du consortium.
Selon lui : « Chez nous les miniers, la richesse potentielle n’a rien à avoir avec la richesse d’exploitation. Nous évaluons la richesse potentielle sur la base de données du factuel… ce dont il s’agit, c’est quelle quantité de ressources ont été exploitées en Guinée, compte tenu du niveau de connaissance actuelle et compte tenu de la réalité des marchés, à la fois la technologie et ceux des commerciaux ; on est dans du concret, dans du Business », a soutenu monsieur Diakité.
De relancer, Alain Foka lui dit alors le Business n’a pas marché pour la Guinée ? Car, ce pays qui dispose de la bauxite ne voit pas son pays se développer, contrairement aux pays.
La réponse du président de la chambre des mines, Ismaël Diakité a été celle-là : « la Guinée a toujours utilisé sa voie minière à travers un certain nombre de dispositions notamment conventionnelles pour attirer les investisseurs étrangers qui viennent avec des capitaux, avec la technologie, avec les marchés, avec l’expertise. Alors les conventions sont par nature un ensemble de dispositifs où des obligations sont aussi à la charge de l’Etat qu’à la charge de l’investisseur… », une réponse qu’a déplorée l’animateur qui n’est pourtant pas un guinéen.
De nombreux observateurs estiment que le secteur minier reste un véritable levier de développement pour la Guinée. Mais malheureusement, il a manqué d’un état des lieux sérieux, d’un examen profond qui devrait aboutir à une planification pour des solutions aux contraintes fiscaux et de gouvernance minière. C’est pour cette raison que l’ancien directeur général de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), Kémoko Touré a tout simplement affirmé que : « la République de Guinée a toujours manqué la non conscience collective dans le cadre de la gouvernance minière ».
La Guinée a obtenu son indépendance en 1958, depuis cette date le pays malgré ses potentialités reste encore un pays pauvre. Pour l’ancien Directeur général de la CBG, Kémoko Touré, le pays a souffert et continue de souffrir au manque de sanctions à tous les niveaux. Avant de dire qu’il s’est : « toujours étonné de la précipitation qu’il y avait à multiplier les concessions minières en tant que guinéen et en tant qu’un connaisseur du domaine ; je ne crois pas qu’il y’a une urgence aussi bien financière nationale à multiplier ces concessions. On aurait pu prendre le temps de réfléchir quel mécanisme il fallait utiliser, car, il ne suffit pas seulement d’avoir la part du capital, mais il faut avoir aussi le contrôle de flux » a-t-il déploré ce cadre patriote contrairement à d’autres.
De son côté, la ministre de l’Environnement et du développement durable de renchérir a dénoncé la mauvaise gestion de la gouvernance dans le secteur minier pendant les régimes précédents : « à l’avènement du CNRD aux commandes, nous avons trouvé que les obligations des sociétés minières en matière d’études de l’impact environnemental et social prévues par le code de l’environnement et le code minier et les conventions minières n’étaient quasiment pas respectées. Nous avons assisté à une gestion de complaisance dans la délivrance de ces documents » a-t-elle dénoncé.
Oumar M’Böh
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