Le 28 Septembre 1958, la Guinée a dit ‘’NON’’ à la communauté franco-africaine proposée par le Général Charles de Gaulle à travers le référendum. 65 ans après, les contemporains de cette journée historique s’en souviennent encore comme si c’était hier. Pour eux, il n’y avait pas de meilleurs choix que d’opter pour la liberté. Notre reporter basée dans la région de la Guinée forestière a rencontré ce jeudi 28 septembre 2023, des camarades de l’indépendance à l’occasion de cette journée historique.
Très jeune à l’époque, Saran Mara se souvient encore de la journée fatidique du 28 septembre 1958. A travers cette chanson, elle nous fait revivre l’émotion qui prévalait ce jour. « La Guinée méritants kha yé miri Baro sâ gna la Guinée, Mödjoulou kha Djanfa dõ Baro mâa….N’Falaye Traoré, Cissé Karamoko, M’balia Camara wo to là kélèwolö Allah mâ djafara y mâ.. »
Tradition : « Les militants de la Guinée pensés à la mort de Baro en Guinée, les ennemis ont trahis Baro……..N’Falaye Traoré, Cissé Karamoko, M’balia Camara sont-ils restés dans cette guerre ……que Dieu leur pardonne » a-t-elle rappelé
Cette chanson qui rend hommage aux martyrs de la lutte pour l’indépendance, est l’une des chansons qui résonnent partout le jour du référendum. Ça chantait et dansait. L’émotion était grande comme le témoigne Mamady Kaké qui a vécu ce moment à Tougué en Moyenne Guinée. Selon lui : « C’est l’indépendance, tout le monde était content dans les villages, tout le monde dansait le soir avec joie et tout le monde prenait place au stade du 28 septembre » relate-t-il.
A travers ce vote, le peuple de Guinée a fait un choix décisif. Celui de la liberté. Le meilleur choix selon Kemo Mara. Car, pour lui, la liberté n’a pas de prix. « Être fier, on ne peut pas savoir que la liberté est plus haute que tout sauf le jour qu’on va t’enfermer tu verras que la liberté est plus haute que tout. Honoré Sékou Touré, honoré nos grands-pères qui nous ont laissé la liberté » a-t-il exprimé.
Le vote de la Guinée contre la communauté franco-africaine a été souvent critiqué par certains guinéens. Mais le temps commence à donner raison au Président Ahmed Sékou Touré et ses compagnons. Car, depuis quelques années, des jeunes s’approprient cette date. Ce qui réjouit les mouvements Sekoutoureistes. Mamady Bayo est l’un des acteurs à N’Zérékoré. Il a dit ceci : « Aujourd’hui avec l’évolution des choses sur le terrain, nous avons vu qu’effectivement la date du 28 septembre mérite d’être célébrée ; c’est une date historique, l’élément détonateur de tous ses facteurs c’est la date du 28 septembre et si vous voyez tous ces problèmes dont nous vivons aujourd’hui, c’est du fait de ne pas être reconnaissant envers le feu Ahmed Sékou Touré » regrette-t-il.
La date du 28 septembre est aussi marquée par les massacres de plus de 150 personnes et des femmes violées au Stade du même nom à Conakry, c’était en 2009 lors d’une manifestation appelée par les forces vives de Guinée contre la déclaration de l’ancien président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara. Un événement qui a terni l’image du pays, déplore cet autre citoyen. « Quand on dit 28 septembre, aujourd’hui dans la tête de certains c’est deux choses, 28 septembre d’indépendance qu’est-ce qu’il faut prendre et tout le monde est victime et coupable » a-t-il fustigé.
Cependant, les évènements du 28 septembre 2009 ont tendance à effacer la date du référendum dans les têtes des guinéens, ce qui est une erreur selon plusieurs observateurs.
Aminata Cissé pour www.lavoixdupeuple.info