Je commence par préciser que ma lettre de démission adressée alors au représentant résident du PNUD existe et pourra être publiée aux besoins.
En résumé, c’est l’échec malhonnêtement affligé au financement pour la G/F du PPADD (Programme Prioritaire d’Appui au Développement Durable) sur lequel j’ai fourni des efforts inouïs de conception !
Encore aujourd’hui je suis convaincu qu’il faille sortir la Guinée forestière du GOUFFRE DE SA PAUVRETÉ ENDÉMIQUE avec un programme prioritaire de développement urgent !
Pour moi et d’autres expert-consultants en Sciences sociales du développement, spécialistes de cette Région, c’est d’ailleurs la pire catastrophe de pauvreté généralisée avec des effets systémiques sur tous les secteurs du développement national qu’il s’agit d’éviter.
Mais, quel est le contexte général qui soutient une intervention urgente de l’Etat et de ses partenaires bi et multilatéraux dans cette région et qui nous avait poussé à formuler le PPADD ?
Il faut d’entré de jeux reconnaître que la G/F est la seule région naturelle du pays Kissidougou y compris à avoir une seule et unique R/A celle de NZEREKORE qui compte (à part Kissidougou rattaché sur la 2 e R/A de la Haute Guinée, Faranah de ) six (6) préfectures (Beyla, Guéckédou, Lola, Macenta, N’Zérékoré et Yomou) .
Cette région partage les frontières internationales avec la Côte d’Ivoire, le Libéria et la Sierra Leone.
Elle couvre une superficie de 37.658 km² pour une population estimée en 2012 à environ 2.000.000 habitants, soit une densité de 53 habitants au km². Les 6 préfectures de la région sont réparties en 60 communes rurales et 6 communes urbaines dotées d’un potentiel agro-pastoral très important.
√ IMPORTANT À SAVOIR :
Au milieu des années 90, cette région était la moins pauvre du pays, juste après Conakry (l’incidence de la pauvreté y était plus faible que la moyenne nationale).
Cependant, elle a été durement affectée par les conséquences des conflits armés de la sous- région (Libéra, Sierra Léone et Côte d’Ivoire) qui ont entraîné plusieurs centaines de milliers de réfugiés à y trouver l’asile pendant plus d’une décennie.
La région sera en outre victime des incursions armées sur ses frontières dans les années 2000 et 2001, notamment dans les préfectures de Macenta et Guéckedou où les affrontements avaient occasionné de nombreuses pertes en vies humaines et d’importantes destructions d’infrastructures socioéconomiques.
Au 31 décembre 2012, on comptait encore 6.000 réfugiés dans la région, sous mandant de protection internationale.
Il résulte de cette déstabilisation, la mauvaise gouvernance interne et la crise économique nationale, une dégradation significative des performances économiques de la région par rapport à la moyenne nationale.
✓ IMPORTANT À SAVOIR :
Suivant l’ELEP 2012, l’incidence de la pauvreté est de 66,9% dans la région contre une moyenne nationale de 55,2% et 27,4% à Conakry, faisant de N’Zérékoré la région la plus pauvre du pays, avec une contribution de 21,4% à la pauvreté nationale.
Le taux net de scolarisation au primaire est de 46% et celui de l’alphabétisation de 23,9% dans la région contre les moyennes nationales respectives de 66% et 34%. 38% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique contre une moyenne nationale de 31%
√Principaux indicateurs socioéconomiques de la Région de N’Zérékoré par rapport au Pays :
- Pauvreté Population en dessous du seuil de pauvreté 55,2% 66,9% ELEP 2012.
- Profondeur de la pauvreté 18,4% 22% ELEP 2012
√Education Taux net de scolarisation au primaire (2012) 66% 46% Annuaire IRE :
- Taux net de scolarisation des filles 61% 41% Annuaire IRE
- Taux d’alphabétisation des 15 ans et plus 34% 23,9% ELEP 2012
✓Santé et VIH/SIDA
- Taux de mortalité infantile 67‰ xx ‰ EDS 2012
- Taux de mortalité infanto juvénile 122‰ xx‰ EDS 2012
- Morbidité de la population 19,9% 19,8% ELEP 2012
- Utilisation des services de la santé 16,4% 18,1%
- Taux de prévalence contraception moderne 7% xx% EDS 2012
- Accouchements assistés par un personnel formé 45,3% 42,5% EDS 2012
- Naissances dans un établissement de santé 40,3% 34,2% EDS 2012
- Taux de séroprévalence du VIH/SIDA 1,5% 1,7% EDS 2005
- Taux de séroprévalence VIH chez les femmes 1,9% 2,2% EDS 2005
Sécurité alimentaire Malnutrition aigüe (émaciation) globale 9,6% 5,5% EDS 2012
- Malnutrition chronique (retard croissance) 31,2% 37,9% EDS 2012
- Eau potable Taux d’accès à l’eau potable (temps <30mn) 62,3% 58,8% A vérifier
Sources :
Source : ELEP 2012
Source : Annuaire statistique de l’éducation
Source : ELEP 2012
Enquête Santé nutrition SMART 2012
Il faut faire constater que depuis ces références de 2012, la situation ne s’est nullement améliorée, elle s’est plutôt empirée avec le cycle des conflits intercommunautaires et le virus Ebola en 2013.
Depuis, beaucoup de réflexions ont été déclenchées pour concevoir des programmes appropriés de reversement de tendance sans grand succès.
Le seul qui a connu une finalisation en termes de conception c’est le PPADD qui a suivi toutes les étapes grâce à l’appui du PNUD reste après plusieurs années un Grand éléphant blanc par le laxisme, l’opportunisme et le clientélisme des cadres Guinéens aussi bien au sein du PNUD qu’au sein de l’appareil d’Etat.
Tout y a été mis pour empêcher le financement de ce programme y compris l’organisation malhonnête de ma démission du PNUD NZEREKORE par déception subtilement organisée par des cadres véreux, communautaristes et incompétents de cette institution ONUSIENNE.
Pourtant, tout y avait été fourni comme efforts pour passer toutes ces étapes ci-dessous :
- L’analyse participative et approfondie de la situation de la région pouvant mettre en exergue les contraintes de développement et les causes sous-jacentes ;
- La formulation d’un Programme prioritaire de développement de la région ;
- L’organisation du Forum qui a été un cadre de plaidoyer pour la mobilisation de tous les acteurs en faveur du Programme ainsi élaboré.
Ainsi, le Forum régional sur le développement économique et social de la Guinée Forestière avait répondu à mon temps aux objectifs suivants :
- Partager le bilan de la situation socioéconomique de la région et les leçons apprises des actions de développement menées au cours des dernières années ;
- Présenter le Programme prioritaire de développement de la région et promouvoir la mobilisation renforcée des partenaires pour sa mise en œuvre ;
- Partager l’expérience pilote de planification décentralisée, ainsi que le mécanisme régional de pilotage, de gestion et de suivi du développement, et enfin ;
- Promouvoir un partenariat concerté, coordonné et engagé en faveur de la régionalisation des ODD.
Les résultats attendus sont entre autres :
- Une compréhension partagée de la situation socioéconomique de la région, des contraintes de développement de la région administrative et des actions prioritaires à mettre en œuvre par les acteurs locaux et partenaires de la Guinée est acquise ;
- Les partenaires avaient été sensibilisés pour un soutien renforcé aux communautés en faveur des Objectifs du Millénaire pour le Développement ;
- Les mécanismes de concertation et de coordination des actions de développement régional avaient été connus et les acteurs y avaient adhéré.
Concernant l’analyse situationnelle de la région, c’est sur la base de la revue du contexte de développement (conditions économiques et sociales, enjeux, défis et opportunités), un document analytique de la situation de la région, mettant en relief les caractéristiques politico-administratives, économiques et sociales, notamment le niveau et profil de la pauvreté, les défis en matière de gouvernance, des services sociaux de base, de sécurité alimentaire et de capacité des acteurs publics et privés, y compris les ONG, ainsi que l’analyse causale de la situation sera élaboré. Afin d’affiner l’analyse, les informations devront être désagrégées autant que possible par préfecture et par sexe.
o Le document analytique conçu comprenait également une présentation des principales actions de développement en cours dans la région.
o Sur la base de l’analyse situationnelle de la région, des axes d’intervention prioritaires ont été identifiées, en cohérence avec la SRP et les politiques sectorielles.
Et, afin on s’est effectivement assuré d’une compréhension commune de la situation de la région et des enjeux et défis liés à son développement, l’analyse situationnelle a fait l’objet de validation avec la participation de tous les acteurs sur le terrain.
Concernant l’élaboration d’un Programme de développement intégré pour la région, sur la base du document analytique et des axes d’intervention validés, l’exercice a consisté à en élaborer un Programme Prioritaire de développement intégré de la région de N’Nzérékoré le PPADD : Avec:
-définition des objectifs et résultats à atteindre, -identification des interventions prioritaires, des stratégies de mise en œuvre, les ressources nécessaires ainsi que le cadre de financement.
Les principaux éléments ont été présenté sous la forme d’un cadre de résultats ainsi que les mécanismes de mise en œuvre et de suivi.
Le Programme prioritaire sera conçu comme base référentielle pour les actions de développement à entreprendre dans la région.
A ce titre, j’estime en tant qu’expert et fils de la région que le PPADD était alors suffisamment pertinent, réaliste et largement consensuel.
Il devrait bien entendu faire l’objet de l’implication et de la contribution de tous les acteurs, y compris les partenaires intervenant dans la région.
En outre, il a comporté toutes les fiches synthétiques de principaux projets, identifiés comme leviers du développement, à mettre en œuvre afin d’inverser l’évolution de la pauvreté.
La dimension et l’ambition du programme seront ainsi déterminées par la taille des défis, mais également par les capacités de la région et de ses partenaires à mobiliser les ressources et les capacités nécessaires à sa mise en œuvre.
Quant à l’organisation proprement dite du forum, durant deux jours du 15 au 16 Février 2017, elle sera un cadre de plaidoyer pour la mobilisation de tous les acteurs en faveur du Programme ainsi élaboré. Environ une cohorte de partenaires bi et multilatéraux, des universitaires, des acteurs de la société civile, des représentants des collectivités et de l’Etat seront présents et discuteront des meilleurs mécanismes de mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de ce programme pour renverser dans les cinq 5ans à venir les tendances actuelles de pauvreté.
Malheureusement et très malheureusement, l’un des programmes les mieux élaboré du pays dont le financement en valait toute la peine a été rangé aux calandres grecques pour des raison purement subjectives de certains cadres nationaux du PNUD.
La Guinée est-elle victime de ses fils et, la Guinée forestière est-elle la Victime croisée d’une conspiration qui ne dit pas son nom ?
REVEILLONS NOUS
Aimé Stéphane Mansaré
Ancient Expert du PNUD en Développement Local
Ex Chef de Bureau PNUD/PAACIG Antenne G/F
PDG de L’IPCJGUINEE.
Actuel Directeur Général du CERFOP (Centre d’Etudes, de Recherches et de Formations Parlementaires) au CNT.
LE COMBAT SE POURSUIT !