Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a pris le pouvoir le 5 septembre dernier à travers un coup d’Etat militaire. Un coup opéré par les forces spéciales que dirige le Colonel Mamadi Doumbouya. Après cette prise de pouvoir, l’organisation Community Leadership Institute West Africa (CLIWA) en collaboration avec un groupe d’enseignants-chercheurs de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia a organisé entre le 18 et 24 octobre 2021 un sondage auprès de 1000 Guinéens résidant dans les différentes régions naturelles, à Conakry et de la diaspora sur leurs perceptions du coup d’Etat, de leurs attentes par rapport à la transition. A cette occasion, CLIWA, annonce la vulgarisation dans les prochains jours son rapport intitulé : « Transition politique : Qu’en pensent les Guinéens ».
Mais d’ors et déjà, cette organisation nous livre le résumé de ce sondage. « Composition de l’échantillon »
Selon elle : « L’échantillon était composé des personnes d’au moins 18 ans. Il était composé des résidents de Conakry (48, 3 % des répondants), de Mamou (13, 8 %), N’Zérékoré (8,6 %), de Kindia (8,1 %), de Kankan (7 %) et aussi d’autres villes : Faranah, Boké, Labé. Les Guinéens de l’extérieur ont aussi participé au sondage (10,8 %) de l’échantillon. Le sondage s’est essentiellement tenu en ligne et par rencontre physique (face à face). La méthode d’échantillonnage utilisée dans l’étude est celle aléatoire avec stratification.
Le sondage a intéressé aussi bien les personnes ayant un diplôme que ceux n’en disposant pas, ceux exerçant dans les professions libérales (commerçants, artisans, éleveurs, agriculteurs), les employés du secteur privé (très enthousiastes quand il s’agit de donner leurs opinions politiques), les fonctionnaires d’Etat (peu enclins à exprimer leurs opinions politiques).
Le plus grand nombre de sondés affirme n’être affilié à aucun parti politique (31,5 %). Certains autres avouent appartenir à une formation politique : UFDG (26, 4 %), RPG Arc-en-ciel (19,4 %), UFR (6, 8 %), PEDN (5, 4 %), etc.
L’approbation du coup d’Etat du 5 septembre: 81,1 % des sondés disent approuver le coup d’Etat du 5 septembre. Ils disent avoir une opinion favorable des forces de défense et de sécurité (51,6 %).
La raison de cette approbation est la conséquence de la désapprobation de la gouvernance d’Alpha Condé (62,1 %). Ils ont une mauvaise opinion de cette gouvernance. Les personnes de plus de 65 ans sont celles qui désapprouvent davantage cette gouvernance-là : 100 %. Tandis que chez les jeunes d’entre 18 et 25 ans, le taux de désapprobation de la gouvernance Alpha Condé est de 53 %.
A la question pourquoi ils désapprouvent cette gouvernance, ils avancent plusieurs raisons à savoir : le 3e mandat (47,4%) et la mauvaise gouvernance (46,7%). A ces raisons, s’ajoutent d’autres : difficultés économiques, la déchirure du tissu social, le manque d’infrastructures, la répression des manifestations pacifiques, la mauvaise gestion de la Covid-19.
Comme la gouvernance d’Alpha Condé est désapprouvée, les sondés disent ne pas vouloir voir les anciens ministres d’Alpha Condé participer au gouvernement de la transition et souhaitent qu’ils soient assignés à résidences surveillées.
L’approbation des médias privés, de la société civile
Les sondés disent apprécier les actions et les programmes des médias privés. A 81 %, ils disent avoir une opinion favorable des médias privés, ce qui n’est pas le cas des médias publics.
Ils disent aussi avoir une opinion favorable de la société civile (55,8 %). On se poserait bien de savoir quelle est cette société civile étant donné la bipolarisation de celle-là depuis les balbutiements de l’initiative de changement de la constitution.
Le rejet du retour d’Alpha Condé en politique
Les sondés souhaitent que la page Alpha Condé soit complètement tournée. 91 % d’eux ne veulent plus de son retour en politique. Ils lui reprochent tant de manquements : mauvaise gouvernance, reniement à travers le 3 ème mandat, déchirure du tissu social, etc.
La prescription de la nature et de la durée de la transition
Si le Président de la Transition n’a pas fixé la durée de la transition dans la Charte, les sondés ont une idée. Ils pensent que le gouvernement de la transition doit organiser les élections et partir (72,5 %). Ils définissent ainsi une transition de dévolution du pouvoir et accordent une importance au retour à l’ordre constitutionnel. Certains souhaitent que le temps de la transition soit mis à profit pour faire les audits de la gestion des 11 dernières années (49,2 %) et réussir la réconciliation nationale (42,9 %). Quant à la durée de la transition, ils disent majoritairement (63,7 %) qu’elle doit être comprise en 6 et 2 ans ».
Avec www.tellequellegn.com