Le Projet de Loi de Finances Rectificative exercice 2024 a été officiellement présenté ce Mercredi 31 Juillet 2024 au Conseil National de la Transition, par le pool économique du gouvernement composé des Ministres du Plan et de la coopération internationale, de l’Économie et des finances, du Budget ainsi que du gouverneur de la banque centrale de la République de Guinée (BCRG). C’était à la faveur d’une plénière tenue à l’hémicycle, en présence des Membres du CNRD, des Ministres, Présidents d’institutions républicaines, diplomates et représentants d’organismes internationaux accréditées en Guinée, sous la Présidence de L’honorable Dansa Kourouma Président de l’organe législatif guinéen.
Au terme de cette présentation du projet de loi de Finances rectificative, plusieurs acteurs de la vie sociopolitique et économique ont pris part à cette plénière. Parmi eux des présidents de délégation spéciale, des cadres de l’administration publique pour ne citer que ceux-là. Ils ont salué non seulement le respect du délai réglementaire de cette procédure par le gouvernement de la Transition, mais aussi l’appel du président du conseil national de la transition, au gouvernement pour la mise à disposition de l’allocation budgétaire pour le développement des collectivités locales
Selon le Secrétaire Exécutif de l’Agence Nationale de la Lutte contre la corruption et de la Promotion de la Bonne Gouvernance, Dr Mohamed Bérété : “Les ministres et le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), membres du pool financier du gouvernement, ont fait un travail remarquable. D’abord, ce qui a été impressionnant, c’est déjà la saisine de l’institution parlementaire dans les délais, c’est une première, je l’avoue. Nous avons été à l’Assemblée nationale ici, pendant plusieurs années, la saisine était toujours tardive. C’est vraiment un coup de chapeau qu’il faut tirer pour le pool financier du gouvernement. Aussi, les avancés qu’ils ont pu réaliser en termes de recouvrement de recettes malgré le contexte économique difficile, sont aussi tout à fait remarquables. Leur promesse de poursuivre cette démarche dans le recouvrement des ressources pour faire face aux charges de l’État permette de créditer de la confiance nécessaire par rapport aux résultats déjà engrangés” a-t-il salué.
Pour sa part, le président de la délégation spéciale de la commune de Gbessia, Mory Diakité a salué l’appel pressant du président du CNT, Dr Dansa Kourouma relatif à l’allocation budgétaire des collectivités locales pour faire face à leur développement. “Mon impression est très vive et surtout de la satisfaction. J’ai assisté à cette présentation qui m’a vivement impressionné. En dernier ressort dans l’intervention du président du conseil national de la transition (CNT), ses derniers mots ont hautement retenu mon attention. C’est à dire cette demande de rétrocession des avantages financiers, à savoir, le FODEL (fonds de développement économique local), le FODECON (fonds de développement des communes de Conakry), la CEFI, la TPI, la TUV et les patentes, que ces avantages soient rétrocédés aux collectivités locales pour leur permettre de fonctionner et de réaliser des actions de développement à la base dans l’intérêt des populations guinéennes” s’est-il réjoui.
Il faut noter que dans le document présenté par le Gouvernement au CNT, les prévisions de recettes s’élèvent à 30 742 milliards de francs, marquant une progression de 2,7% par rapport à la LFI 2024. La pression fiscale qui en résulte est estimée à environ 12% du PIB, contre 13% dans le budget initial. Cette diminution s’explique principalement par les avantages fiscaux accordés pour soutenir les investissements massifs, notamment le projet Simandou, a précisé le ministre du Budget.
Les recettes extérieures sont révisées à la hausse de 21%, tandis que les prévisions de dépenses sont portées à 38 650 milliards de francs, soit un accroissement de 2,6% par rapport à la LFI 2024.
Les dépenses d’investissement représentent environ 40% des dépenses totales de l’État, financées à hauteur de 56% par des ressources intérieures. Cette allocation reflète la volonté du Gouvernement d’orienter davantage de ressources vers les investissements pour combler le déficit d’infrastructures du pays.
Ce projet de LFR 2024 présente un solde déficitaire de 7 908 milliards de francs, soit un déficit de 3,3% du PIB, contre un déficit initialement prévu de 3,8%. Ce gap est entièrement couvert par un financement net résultant des opérations de financement clairement identifiées pour 20 687 milliards de francs de ressources et pour 12 779 milliards de francs de charges, a rassuré le Ministre du Budget.
Oumar M’Böh