A l’occasion des journées ‘’JEUDI de la Presse’’ organisées par l’Ambassade des Etats Unis dans l’enceinte du Centre Américain de Conakry, l’inventeur de Tulipes Industries Mountaga Keita, était l’invité prestige. Cet ancien banquier aux États-Unis qui est rentré dans son pays d’origine après 23 ans à l’étranger, a eu à partager son expérience avec des journalistes. Aussi proposer des éléments de réponse face aux défis liés à l’entreprenariat. Car, dans un monde où les défis économiques se multiplient, Mountaga Keïta quant à lui émerge comme un exemple de détermination, d’innovation et de réussite.
Il pense que pour se créer du travail il y’a deux choses. La vision et la persévérance. « La vision, c’est ce que vous avez le plus profond dans votre âme. La vision, c’est lorsque vous savez qu’il y a une chose, une petite flamme qui brûle en vous, et tout le monde naît avec la petite flamme. Au niveau de la religion, on dirait que c’est l’âme. Quand on tue votre âme, vous êtes mort. Même si vous êtes physiquement vivant, ce n’est pas bon. La flamme qui est là, vous ne devez laisser personne l’éteindre. Votre petite flamme, elle vous appartient. Vous devez la développer. Vous devez la materner comme un bébé. Vous devez la faire grandir. Donc, lorsque vous rentrez dans l’entrepreneuriat, acceptez tous les coups que vous recevrez, les hyper-coups. Mais apprenez aussi à vous relever. À la fin même, le destin sera fatigué de vous donner des coups. Et votre vision que vous avez, elle se matérialisera » a-t-il conseillé.
Autre conseil et non des moindres qu’il prodigue aux jeunes, c’est d’être pragmatique au lieu d’utiliser des concepts panafricanistes ou nationalistes dans un monde en perpétuel changement. « Et n’oublions pas une chose, on a un passeport qui est comme le passeport américain aux Etats-Unis, ça vous permet de faire tous les états aux Etats-Unis. Ici, on a un passeport ECOWAS, qui nous permet aussi de faire 14 pays au moins, tranquillement. De faire du commerce, d’entreprenariat, tout ce qu’on veut. Alors, je profite de cette idée qui est américaine, mais je profite de ça ici. Si ça ne marche pas bien aujourd’hui dans un pays X, vous pouvez aller dans un autre pays. Et si ça ne marche pas bien, vous pouvez aller ailleurs. Donc, il y a une sorte de petite libre circulation quand même dont on peut en bénéficier pour vraiment créer son entreprise, materner l’entreprise. Et surtout, il faut être patient » a-t-il ajouté.
Le parcours de Mountaga Keita, de la vie bancaire américaine à l’invention de son ordinateur Tulipes, illustre parfaitement la force de sa détermination et la puissance de sa vision. C’est pourquoi sa voix résonne comme un appel à l’action pour la jeunesse guinéenne, à oser rêver et à transformer leurs rêves en réalité dans un monde devenu un village planétaire.
À 41 ans, ce Guinéen est l’inventeur du premier ordinateur debout, sous forme de kiosque, de l’Afrique subsaharienne. Et surtout, il croit à l’avenir du continent.
Afro-optimiste jusqu’au bout des ongles, Mountaga Keïta dit vivre les meilleurs moments de sa vie dans l’entrepreneuriat africain. « Nulle part au monde je n’aurais pu être aussi heureux comme je le suis actuellement, après 23 ans à l’étranger », répète celui qui se « sent plus en sécurité » en Guinée qu’à Washington. « L’Afrique va très bien, elle vit une histoire incroyablement positive, beaucoup plus paisible que celles de l’Europe ou de l’Amérique lors de leur construction, mais nous sommes trop pressés, et quand on est pressé, on est forcément frustré », martèle-t-il, invitant les jeunes Africains à rester sur le continent.
Oumar M’Böh