Le 05 septembre 2021 a suscité un sentiment d’espoir et d’espérances aux guinéens. Surtout lorsque que le bouillant Colonel Mamadi Doumbouya a affirmé ceci ” personne ne doit mourir à cause de la politique” et encore dans un ton qui contraste avec le passé il dit clairement et sans ambage ” la justice sera la boussole de chaque citoyen”
Malheureusement, cette affirmation n’a tenu que pour quelques mois les vieux démons et les vieilles pratiques reviennent de plus belle au grand dam des populations. Le sang a coulé encore, le guinéen encore endeuillé nonobstant les engagements et les promesses des dirigeants du 05 septembre 2021.
L’homme du 05 septembre qui a promis monts et merveilles aux guinéens s’enfonce irrémédiablement vers une gestion solitaire et opaque de la transition.
Je le dis haut et fort et plus haut qu’ici, vouloir conduire cette transition de manière solitaire est impossible et ne pourra qu’entraîner que des morts, des dégâts matériels et de la désolation. Les tueries enregistrées depuis le 28 juillet à aujourd’hui à l’occasion de la manifestation du FNDC sont les corollaires de cet obstinément du CNRD.
La gestion de la transition doit être inclusive, la chasse aux acteurs politiques doit s’arrêter si nous voulons la paix dans ce pays. Quoiqu’il en soit le retour à l’ordre constitutionnel est irréversible, plus personne ne pourra remettre en cause cette vitalité politique.
Le président de la transition Mamadi Doumbouya doit comprendre que ces assassinats font partie de son bilan, sa responsabilité morale et politique. L’histoire retiendra que toutes ces personnes tombées sous les balles assassines l’ont été sous le magistère du CNRD. Doumbouya n’avait pas besoin d’une crise politique d’autant plus qu’il n’est candidat en rien et qu’il ne soutient personne.
Alors pourquoi du Alpha Condé sans Alpha Condé?
Dans cet imbroglio politique, on pourrait déduire que les vraies intentions se précisent, celle de dévoyer la transition, bâillonner les libertés publiques et réprimer toute voix opposée à celle du CNRD. Le temps révèle l’homme et ses intentions il est le meilleur juge de l’histoire.
Pour ma part, la question d’un médiateur international est la preuve éloquente que le CNRD n’est pas suffisamment engagé vers un retour à l’ordre constitutionnel. Le président de la transition peut personnellement échanger avec tous les acteurs politiques sur toutes les questions concernant un retour rapide à l’ordre constitutionnel. C’est une question de volonté de politique.
Je termine par cette phrase, notre attitude déterminera forcément notre altitude.
Mamadou Aly Barry