Ce mardi 18 janvier 2022, les maires des Sept (7) communes rurales et celui de la commune urbaine de la Préfecture de Dinguiraye ont tenu une réunion au Chef lieu. A cette rencontre extraordinaire, ils ont décidé dans l’ensemble y compris deux absents à cause de maladie d’adresser un courrier à monsieur le préfet, le colonel Mamadi Touré. Dans lequel, ils ‘’exigent’’ le relevé du compte bancaire du CAGF/FODEL domicilié à l’Agence de la Banque Centrale de la République de Guinée de Faranah.
Un des maires joint par notre rédaction a justifié leur démarche qui selon lui consiste à voire claire dans cette affaire : « après avoir appris la sortie d’argent dans le compte principal du CAGF/FODEL et qu’aucune de nos communes n’a reçu un franc de ce montant dans son compte ouvert à cet effet, nous avons décidé de se retrouver et d’écrire une lettre à monsieur le préfet, afin d’obtenir le relevé du compte principal du CAGF/FODEL. Ce document nous permettra de connaître le mouvement dudit compte. Car, à notre connaissance aucun franc n’a encore été débloqué sur les Quinze milliards de francs guinéens (15 000 000 000 GNF) payés par la Société Minière de Dinguiraye ‘’SMD’’ au compte de l’année 2020. Nous avons tenu la session budgétaire, des projets ont été montés mais aucun d’eux n’a encore bénéficié d’un quelconque financement jusqu’à ce jour. Et, lors de cette session nous avons entendu parler de la sortie d’un milliard de franc guinéen et récemment les travailleurs du Secrétariat Permanent a dans un mémorandum qui nous a été adressé, parlé de la sortie de Six cent millions de francs guinéens (600 000 000 GNF) dans le compte principal. Donc, nous voulons savoir d’où est parti cet argent en tant qu’élus locaux » a-t-il souligné.
Du côté de certains prestataires de service dont l’entreprise qui a fourni les deux tracteurs neufs et accessoires à Dinguiraye au compte du fonds appelé ‘’intercommunalité’’ des huit communes de Dinguiraye, malgré qu’il ait livré ces deux tracteurs complets et leurs accessoires dans les délais du contrat, il n’a pas été payé jusque là (mardi 18 janvier 2022). Le montant global s’élève à Neuf Cent Soixante Sept Millions de francs guinéens (967 000 000 GNF). Pourtant, le fournisseur avait dans une lettre adressée au président du CAGF en date du 24 Août 2021, demandé le paiement des 70% dudit montant « conformément » au contrat de fourniture qui représente Six Cent Soixante Seize Millions Neuf Cent mille francs guinéens (676 900 000 GNF). Malheureusement à cause de la lenteur ou la ‘’mauvaise foi’’ du président du CAGF, Sékou Oumar Diakité, le Coup d’État opéré par le Comité National du Rassemblement et pour le Développement (CNRD) est intervenu le 5 Septembre 2021 et les nouvelles autorités ont ordonné dans un communiqué rendu public le jeudi 9 septembre par la télévision nationale, le gel temporaire des opérations de retrait sur des comptes bancaires relatifs aux entités suivantes : « Les établissements publics à caractère administratif et commercial existants dans tous les départements ministériels et à la présidence; les programmes et projets d’initiative présidentielle …». Ce qui fait que jusqu’à maintenant le fournisseur des tracteurs n’a ni perçu une avance ni le reste de son argent.
A l’article 12 du document de contrat de quatre (4) pages, relatif aux modalités de paiement, il est indiqué qu’une avance de démarrage de 676 900 000 GNF soit 70% du montant devrait être accordée à l’entrepreneur à la demande de ce dernier. Et qu’après réception définitive des tracteurs 290 1000 000 GNF soit 30% du montant total du contrat devraient être payés. Dans son article 13, il parle du délai de paiement, qui devrait se faire dans un délai maximum de 7 jours à compter de la présentation des factures et documents exigibles (factures et PV de réception). Si l’article 6 du contrat dit qu’en cas de retard dans l’exécution de la fourniture par rapport aux délais fixés dans le marché, l’entrepreneur est passible d’une pénalité de 1/2000ème par jour de retard sur le montant des travaux restants, l’article 7 mentionne qu’en cas de retard de paiement excédant soixante jours, toute somme restante due au fournisseur par les communes portera d’intérêt moratoire au profit du fournisseur au taux d’escompte de la banque centrale majoré d’un point. Et que cet intérêt sera cumulé à compter de la date d’échéance jusqu’à la date de paiement de la totalité de la créance…
La question qui taraude les esprits est de savoir si le fournisseur tiendra compte de cet article ou pas ?
Affaire à suivre…
Oumar M’Böh