À travers les différents accidents de la route en République de Guinée, dont le plus grave en nombre de morts récemment a fait 23 tués sur la RN1 Kindia – Mamou vers Sougueta (le plus lourd bilan fut en 2017 avec 30 morts entre Dubréka – Boffa à Yoropoguiyah), chaque fois, des guinéens sont très volubiles en critiques envers notre État et nos conducteurs d’engins. Pourtant, chacun de nous aussi influence en bien ou en mal les fondamentaux de la sécurité routière face aux comportements citoyens qui nous interpellent tous dans la vie nationale.
Mon incompréhension est motivée par des remarques suite à l’accident grave de la route du dimanche 8 janvier 2023 sur une route du Sénégal à Kaffrine, par la collision entre deux cars après l’éclatement de l’un des pneus d’un des deux cars en pleine vitesse. Cette défaillance technique est la cause principale source de cet accident, aggravé par la vitesse excessive et peut être aussi par des surcharges en passagers. En Guinée on dit manque de visite technique des véhicules). Le bilan est passé à ce jour à plus de 50 morts, sans compter des blessés.
Avant celui-ci, le jeudi 5 janvier 2023 en Côte d’Ivoire s’était produit à Yamoussokoro un autre cas par collision de deux autocars. Bilan provisoire : 90 victimes (14 tués et le reste en blessés).
Après le drame au Sénégal, dans les médias et les réseaux sociaux en Guinée, les compassions restent nombreuses envers les victimes de cet accident de la route. Ce qui est humain et salutaire. Mais, peu de personnes se sont souciées de la responsabilité de ce grave dysfonctionnement sur des routes sénégalaises, alors qu’en Guinée on allait rapidement réagir en imputant tous les maux à nos autorités et aux conducteurs.
Pourquoi alors cette différence d’attitude face au même type de fléau social en Guinée ou ailleurs ?
Deux poids, deux mesures. On pourrait assimiler ce comportement à un non-dit. Quoiqu’il en soit, ne nous méprenons pas, la Guinée n’est pas une planète à part. Ni les guinéens des êtres en dessous, humainement dit.
La lutte contre les accidents de la route ne doit jamais être sélective, pour quelques raisons qu’elles soient. À défaut, notre sortie des griffes de ce monstre sera très difficile.
Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées