Le gouvernement guinéen à travers son département de l’Agriculture et de l’Elevage, avait fait une communication relative à la campagne agricole 2022-2023. Sur cette question, notre reporter a rencontré ce jeudi 19 Janvier 2023 Dr Diao Baldé, un spécialiste sur des questions agricoles. Objectif, parler des mécanismes pouvant améliorer le secteur agricole afin qu’il soit rentable et pour les agriculteurs mais aussi pour le gouvernement.
A l’entame de son propos, Dr Diao Diallo soutient que le gouvernement doit être un partenaire et non acteur dans le domaine agricole. Car selon lui, il faut accompagner ceux qui portent déjà des projets c’est-à-dire tous ceux qui exercent cette activité : « il faut accompagner les porteurs de projets dans la subvention. Si vous prenez certains pays comme la Tunisie, ils subventionnent l’irrigation notamment le goutte à goutte à hauteur de 60%. Ils n’ont qu’à faire de telles initiatives ici en Guinée au niveau des intrants, au niveau de la mécanisation ; aménager des périmètres les octroyer aux paysans. En plus de cela, faciliter la disponibilité des semences de qualité à bonnes dates des semis et à des prix accessibles, les octroyer aux paysans ou faire en sorte qu’ils puissent les acquérir à moindre coût et sur toute l’étendue du territoire national, les accompagner dans tout ce qui est conduite pyrotechnique » a-t-il avancé.
S’agissant des interventions des ministres et membres du comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), Dr Diao Diallo précise que ce n’est pas du jour au lendemain qu’on devient agriculteur. « Les ministres, leur travail c’est de travailler correctement au bureau, d’élaborer des bonnes politiques publiques, des programmes et projets répondant aux préoccupations des populations, mobiliser des ressources nécessaires pour non seulement financer la recherche, les conseils agricoles, les intrants agricoles à bonne date. Faire en sorte qu’on puisse bien respecter le calendrier agricole. Que les paysans sachent à quel moment il faut faire le semi, quelle est la pyrotechnique adaptée par spéculation. Et en plus de cet appui pour la production il faut mettre en place toute la ” chaîne de valeurs” », a-t-il conseillé.
Pour ce spécialiste de l’agriculture, ce n’est pas une question de production seulement qui se pose aujourd’hui au niveau agricole en République de Guinée, c’est aussi la question de stockage des produits, de commercialisation, de transformation et d’accès dans les zones de production. « Il faut qu’on ait plus de capacité de stockage au niveau des champs des paysans qui répondent aux normes sécuritaires, mais également aussi avoir des unités de transformation agro-alimentaire ainsi que des moyens de transport adaptés. Imaginez comment les producteurs de bananes de la forêt les transportent de Nzérékoré à Conakry et dans quelles conditions ces bananes sont stockées dans les rues et commercialisées », a-t-il souligné.
Pour lui : « Au- delà de ses questions, il faut davantage renforcer les capacités techniques des fermiers en y élaborant des fiches techniques sur les filières porteuses, renforcer les capacités opérationnelles des structures faîtières et développer les relations interprofessionnelles (fédérations de producteurs, Chambre d’Agriculture, Syndicats des Transporteurs, Chambre de Commerce, Patronat…) pour une agriculture rentable, soutenue et durable », a-t-il avancé.
Mamadou Mouctar Sylla