Safa Tounkara répond à Dr Fodé Oussou Fofana, et parle de l’UFDG

L’heure des choix clairs et assumés a sonné pour chacun et tous ! (Par Fodé Oussou Fofana)

Cher Dr Fode Oussou Fofana,

J’ai lu vos propos avec recul, mais aussi avec une profonde déception. Car s’il est parfois sage de se taire, il devient nécessaire de répondre quand la vérité est sciemment déformée au détriment de l’histoire et de la justice.

Contrairement à ce que vous avez déclaré, je n’ai jamais été « coopté » ni « recruté » comme un technicien parachuté des États-Unis. Mon engagement au sein de l’UFDG ne commence pas en 2019, mais bien en 2009, lorsque j’ai assumé la fonction de secrétaire administratif de la fédération d’Indiana. J’ai ensuite été l’un des créateurs de la cellule de communication, que j’ai contribué à structurer, animer et renforcer, en cooptant des personnes qui ont apporté et qui continuent d’apporter une réelle valeur ajoutée à l’UFDG.

J’ai également contribué à la rédaction de plusieurs projets de société du parti et j’étais assidûment sollicité pour la rédaction de nombreux documents internes et externes. Cette implication intellectuelle et organisationnelle a été constante pendant de longues années.

Il faut également rappeler qu’en 2019, lorsque le parti a demandé que je le représente à la CENI, j’avais déjà plus de dix ans de solides et loyaux services au sein de l’UFDG. Ce n’était donc pas une faveur, encore moins un privilège, mais la reconnaissance d’un parcours militant constant, structurant et soutenu par de solides compétences techniques.

Je ne souhaite pas m’étendre sur tout ce que j’ai fait pour le parti le militantisme sincère ne cherche ni projecteurs ni récompenses mais devrais-je rappeler nos missions à Chicago, à New York, à Philadelphie ? Devrais-je rappeler ce que nous avons accompli à Indianapolis en 2014, lors de votre visite ? Ou encore mes nombreuses prises de parole et tribunes dans les médias, toujours pour défendre la cause et la vision du parti, même dans des contextes peu favorables.

Cela prouve clairement que ce que vous avez dit est une contre-vérité. La question que je me pose est : pour quelles raisons ?

Je me permets également un rappel : après les événements du 5 septembre 2021, soit bien après mon départ de la CENI, c’est à moi qu’il a été confié de piloter la rédaction du mémorandum de l’ANAD, y compris l’élaboration du chronogramme de transition. Était-ce là l’œuvre d’un « technicien sans influence » ? Ou celle d’un militant resté fidèle, même sans poste officiel ?

Je me souviens aussi et vous aussi sans doute de ce député pharmacien fraîchement élu, qui comptait plus sur le volume sonore de ses interventions que sur la solidité de sa réflexion, et pour qui je passais des nuits à rédiger et corriger des textes.

Cela me pousse à vous poser une question : qui d’autre a bien pu élaborer ce texte pour vous ?

Je comprends mieux aujourd’hui la raison de vos attaques personnelles : je fais partie de ceux qui, depuis longtemps, appellent à des réformes internes, à plus de démocratie, de clarté et de rigueur dans la gestion du parti. Vous n’acceptez ni la critique constructive, ni les propositions d’amélioration. Mais ce refus obstiné de toute remise en question est précisément ce qui menace de faire couler l’UFDG.

Ce sont les attaques injustes et inutiles, le refus du débat interne, l’ingratitude et le reni volontaire des contributions des cadres du parti qui affaiblissent ce parti.

Vous nous accusez de trahison, mais ce sont les dogmes figés, le culte de la personnalité, et le rejet systématique des idées nouvelles qui minent notre camp. Ceux que vous attaquez aujourd’hui sont ceux qui ont porté le parti, structuré sa communication, élaboré ses idées, défendu ses principes, animé ses bases.

Depuis ma nomination dans l’administration, j’ai fait le choix clair et responsable de respecter mon serment d’agent de l’État. Je me consacre désormais pleinement à ma mission : accompagner le Général Mamadi Doumbouya dans le développement du secteur des postes, des télécommunications et de l’économie numérique. Je ne fais pas de politique politicienne : je travaille pour la République.

Ce qui affaiblit aujourd’hui l’UFDG, ce ne sont pas le départ ou le silence de quelques cadres : ce sont les attaques injustes, le rejet du débat interne, l’ingratitude et l’oubli volontaire des contributions passées. À force de rétrécir la maison, on finit par s’y retrouver seuls.

Ce que vous avez dit est tout simplement une contrevérité. Une contrevérité flagrante.

Et vous, qui avez longtemps été le principal animateur des assemblées du parti, vous devriez parfois faire une faveur aux intellectuels de ce pays : vous taire.

Avec tout le respect que je vous dois,

Safa Tounkara