Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, jeudi, la suspension par la junte militaire malienne des deux médias français RFI et France 24.
Selon cette ONG qui se donne pour objectif la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes, « il s’agit d’une attaque contre la liberté et l’indépendance de l’information qui privera les Maliens de médias importants et ne fera que renforcer l’ostracisation du pays ».
RSF a rappelé que toujours au Mali, « depuis le début de l’année, un journaliste de Jeune Afrique a été expulsé, un nouveau système d’accréditation intrusif et attentatoire au secret des sources a été mis en place et des pressions ont été exercées pour un « traitement patriotique » de l’information », une pratique contraire à la déontologie du journalisme.
D’après l’ONG RSF, le scénario qui se dessine au Mali « est celui d’une détérioration très grave de l’accès à une information fiable et de qualité dans le pays » qui occupe la 108ème place au classement mondial 2021 de la liberté de la presse.
« Bien que les atteintes à l’encontre des journalistes aient diminué, la liberté de la presse demeure fragile. A l’insécurité très pesante liée à la menace terroriste est venu s’ajouter, en août 2020, un coup d’Etat militaire. Les possibilités accrues de contrôle des médias, justifiées par la situation sanitaire, ont contribué à accentuer les inquiétudes de la profession, qui attend des nouvelles autorités de transition qu’elles consacrent enfin la dépénalisation des délits de presse », avait précisé RSF dans son rapport sur le Mali au classement mondial 2021 de la liberté de la presse.