Basé dans cette préfecture de la guinée forestière, notre confrère Facely Konaté est en train de relayer jour après jour, les informations relatives à la tragédie enregistrée le dimanche dernier au stade de N’Zérékoré. Ce matin, il nous a fait vivre les stigmates de cet évènement malheureux.
Voici son recit accompagné d’images : « les stigmates de la tragédie de dimanche étaient encore visibles lundi au stade de N’zérékoré, gardé par des militaires et des gendarmes. Chaussures, perruques, sacs, vêtements… de nombreux articles appartenant aux supporters jonchaient l’intérieur et l’extérieur de ce vieux stade, en « chantier » depuis 2007. Une section de la clôture arrière était endommagée, des débris de pare-brise de véhicules étaient présents à côté, et un pick-up incendié était stationné à l’entrée.
Dans le pays, trois jours de deuil national ont été décrétés par le président de la transition à compter de ce mardi. Le Premier ministre, qui s’est rendu sur place lundi en compagnie du ministre secrétaire général de la présidence de la République, le général Amara Camara et d’autres membres du gouvernement, a indiqué qu’il s’agit d’un deuil qui affecte tout le pays. Amadou Oury Bah a également réaffirmé la volonté du gouvernement de faire toute la lumière sur cette tragédie. Après la visite, notamment à l’hôpital, au camp militaire, chez les religieux et les notables, la délégation est aussitôt repartie à Conakry. Mais un peu plus tard, aux environs de 20 heures, un hélicoptère a atterri au camp militaire Béhanzin. Selon nos sources, c’est pour évacuer les blessés graves à partir de ce matin.
Le bilan provisoire établi par le gouvernement fait état de 56 morts et de plusieurs blessés » a-t-il rappelé.
Auparavant, notre confrère Facely Konaté avait écrit sur son compte facebook ceci : « Au lendemain du drame survenu au stade du 3 avril en marge de la finale d’un tournoi de soutien au chef de la junte, la morgue de l’hôpital régional de N’zérékoré était encore bondée de monde lundi. Les visages empreints de tristesse, de désolation et de colère exprimaient la douleur des familles. Les personnes qui avaient pu identifier leurs proches cherchaient à les récupérer, tandis que d’autres, sans nouvelles des leurs, étaient désespérées. « Nous avons regardé dans la morgue, mais nous n’avons pas pu retrouver mon frère. On nous dit qu’il y a d’autres corps au camp militaire, nous partons voir là-bas aussi », lance désespérément un jeune homme à la recherche de son petit frère de 16 ans.
Selon le bilan provisoire du gouvernement, 56 personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres blessées. Une source hospitalière nous a confié cependant que le bilan pourrait être plus élevé. « Hier, nous avons reçu 130 corps à l’hôpital, mais les familles sont venues récupérer certains corps dans la nuit », nous a-t-il confié. Pour lui, le fait de laisser des familles rentrer avec des corps dimanche, rend le décompte difficile.
M’Böh Oumar