Les débats sur la programmation budgétaire pluriannuelle 2022-2024 ont pris fin ce samedi 3 juillet 2021, à l’hémicycle du Palais du peuple. La rencontre a réuni outre les honorables députés, les ministres en charge du pool économique et leurs cadres. C’est à cette occasion que le Président de l’Assemblée nationale, Honorable Amadou Damaro Camara, a recadré Dr Dansa Kourouma, président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG).
Selon lui, ce dernier : « se prend pour un élu du peuple, alors que certaines des organisations qui se disent société civile sont carrément des branches des partis politiques. Donc des alliés des partis politiques qui continuent de s’appeler société civile… C’est pourquoi je l’ai recadré hier», a-t-il souligné.
AUDIO : Amdou Dro Cra vs Densa Krouma
Hier vendredi, lorsque Dansa Kourouma s’exprimait au nom de la sociale, a pendant plusieurs minutes d’horloge dénoncé ce qu’il qualifie de mauvaise gouvernance du pouvoir en place. Un extrait de son discours : « Malgré le constat fait par le PRG dans cette célèbre rhétorique politique « Gouverner autrement », l’incivisme et l’indiscipline sources de la plupart des maux dont souffre le pays (corruption, violences politiques, impunité et surtout le repli identitaire…) sont presque ignorés dans les priorités du budget.
⁃ Soit nous sommes impuissants face à l’incivisme soit nous sommes complices. Je suis d’ailleurs plus convaincu de notre complicité, puisqu’en dehors de la semaine de la citoyenneté, les 51 autres semaines de l’année que faisons-nous ?
La culture du civisme et la justice sont des conditions essentielles du dialogue, de la responsabilité, de la participation active des citoyens au développement national, qui passent par la jouissance et l’exercice pacifique des devoirs et droits démocratiques.
⁃ Nous sommes complices parce nous ne parvenons pas à donner au système éducatif les moyens nécessaires pour sa renaissance et surtout pour qu’il contribue à corriger les maux dont souffre notre pays.
Je suis gêné en tant que Médecin mais surtout citoyen par l’état piteux de certains hôpitaux du pays et apeuré par la situation des infrastructures et la qualité des soins dans les services d’urgence de notre pays. Je ne parlerai pas des plateaux techniques des centres de santé et hôpitaux de l’intérieur du pays.
Que faisons-nous pour la santé? ».
- Parlant des recommandations il dira : « Impliquer la Société Civile dans l’évaluation du PNDES (2016-2020) comme l’a prévu le document I du plan suscité (voir page 107) et le volume III dudit document.
- Améliorer la qualité des données financières, sociales, économiques ; le PNDES I contenait plusieurs insuffisances en termes d’indicateurs. Tantôt, ils étaient sans objet (SO) ou avec objet à déterminer (AD).
- Faire participer la société civile et les agents économiques à travers leurs associations faîtières à l’élaboration, à l’exécution et au contrôle de du budget de l’Etat comme c’est la pratique dans plusieurs pays.
- Promouvoir la transparence fiscale (comme le veut le budget citoyen) à travers la production, la vulgarisation des documents budgétaires complets, actualisés dans les langues nationales essentielles du pays et les canaux appropriés.
- Renforcer la mobilisation des ressources internes afin de favoriser le financement des dépenses d’investissement par une part élevée du budget national à travers la sécurisation de l’assiette fiscale , la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales , la réduction de la part de l’économie informelle ;
- Rendre institutionnel la politique nationale de suivi-évaluation de tous les programmes et projets et à tous les niveaux de la gestion publique ».
Oumar M’Böh