En observant la Guinée depuis toujours dans ses dérives stratégiques, ses conflits internes profonds et ses crises successives, le néophyte et l’intellectuel ont curieusement tendance à donner la même conclusion pessimiste, ce qui arrive rarement entre celui qui comprends le fond et celui qui ne subit que les effets qu’il sent.
Pour les deux,
” CE PAYS S’EST DÉFINITIVEMENT BARRÉ ET L’ESPOIR DE SON ÉMERGENCE AU PRORATA DE SES ÉNORMES POTENTIALITÉS S’AMENUISE TOUS LES JOURS QUI PASSENT…”
Mais qu’en est-il réellement et quelles principales solutions stratégiques et opérationnelles faudrait-il immédiatement activer pour sauver ce pays d’une descente prés qu’irréversible dans le gouffre de l’enfer ?
Est-il à l’image d’un Bateau qui tangue au milieux des océans parce que ses 2 moteurs qui devraient s’alterner se sont allumés en même temps et leurs forces opposées immobilisent l’appareil qui risque de couler avec tous les techniciens et les passagers innocents à bord?
Le pays affiche t-il tous les indicateurs systémiques qui attestent qu’il réunit en ce moment, ou est entrain de réunir les conditions essentielles et indispensables à son développement en terme d’amélioration sensible des conditions de vie de la majorité de sa population?
A mon sens non et, pour mieux illustrer ce constat , decotiquons ensemble une definition du Developpement et les commentaires induits proposés par le théoricien occidental RUDOLF RUZOHAZI:
” Le Développement des peuples est une Action systémique et coordonnée en réponse aux besoins et à la demande sociale des populations. Il se traduit par un processus continu d’amélioration de la situation sociale, économique et politique de l’entité en termes d’élimination ou de réduction de/du : 1- La Pauvreté ; 2- Déséquilibre écologique ; L’ Insécurité ; Chômage et de L’ Injustice.
Tout ce ci dans un contexte de croissance économique et de partage équitable des richesses pour garantir la paix et la solidarité agissante. “
Décidément et objectivement la Guinée d’aujourd’hui ne répond pas à ce masque et à ces critères décrits par le théoricien!
Ainsi, au delà des riquisitoires traditionnels, il faut y aller vers des solutions stratégiques et opérationnelles pour enfin sortir ce pays de la pauvreté persistante dans la quelle vit la majorité de sa population depuis plus d’un demi siècle.
Au nombre de ses solutions , il y’a principalement et tout d’abord en terme de préalables stratégiques :
1 – La redéfinition d’urgence du système politique et administratif guinéen actuel qui a suffisamment montré ses limites et l’adapter aux réalités sociologiques du pays ainsi qu’à la vision consensuelle liée à son développement au cours d’une CONFÉRENCE NATIONALE INCLUSIVE dédiée à cet effet par tous les acteurs sociopolitiques qui animent la vie nationale.
2 – L’ élaboration d’un nouveau et consensuel plan prospectif de développement avec une vision projetée sur un demi siècle. Probablement “GUINEE VISION 2070” assortie d’un premier plan quinquennal suivi des plans opérationnels annuels.
. La particularité de ce travail par rapport aux nombreux documents similaires de planification disponibles, c’est le caractère inclusif et participatif des intellectuels, des acteurs politiques avec leurs programmes de société, les acteurs de la société civiles avec leurs plans stratégiques et la population à tous les niveaux.
. Aussi, il n’y aura pas de précipitation selon le calendrier d’un quelconque bailleurs ou partenaires étrangers, le travail doit être financé entièrement par le BND et ce travail d’élaboration s’étendra sur 2 ans comme en Chine quand il s’agit de planifier le développement à long terme.
. Il faut s’assurer que la démarche participative inclusive a été respecté dans tous ses maillons et requiert l’adhésion de tous les guinéens.
En suite, un nombre d’actions systémiques qui en constituent des solutions annexes sent engagées pour remettre rapidement le pays sur le chemin du développement et donner l’espoir à la majorité des guinéens qui courpissent depuis l’indépendance entre ESPOIRS et DÉCEPTIONS.
. Ces actions et solutions concernent principalement entre autres:
. 1-La formulation et la mise en oeuvre immédiate d’un programme national de restauration de la vérité historiques avec l’appui des plus grands historiens et politologues guinéens et africains.
. Ce travail permettra entre autre d’avoir un document consensuel des faits historiques de notre pays avant et après les indépendances. En fin une histoire vraie et consensuelle pourrait être enseigné aux jeunes guinéens dans les Écoles.
. 2- Prévoir dans la législation des punitions contre les guinéens qui tenteraient pour une raison ou une autre de falsifier par écrit ou par voie de presse l’histoire consensuelle et officielle du pays car aucun pays ne peut se développer sur la base de versions contradictoires de l’histoire commune qui stimulent les haines et les conflits et compromettent la construction de la Nation.
. 3- Prendre une pause stratégique pour une transition politique de 2 ans sans élections ni activités politiques de stimulation de haine, de division et de conflits. Cette transition qui fonctionnera selon les dispositions d’une charte précise et concise, aura pour objectif de redresser les déviances systémiques et profondes de notre société qui empêchent le fonctionnement normal de notre démocratie.
. Des détournements, à la corruption en passant par le clientélisme le vole et l’ethnocentrisme, tout sera redressé dans le but de donner aux futures acteurs politiques un pays propre et prêt pour la démocratie et le développement.
. C’est le rôle positif que les différentes traditions politiques ratées devraient jouer dans notre pays pour permettre a la machine démocratique de mieux fonctionner.
. 4- La création et l’operationnalisation immédiate d’un OFFICE NATIONAL DE PROMOTION ET DE GESTION DES COMPÉTENCES NATIONALES pour parer a la mauvaise gestion des compétences car, Il faut absolument et urgement trouver une démarche cohérente de sélection des meilleurs cadres pour les postes techniques qui ont plus d’impacts sur le développement du pays.
. 5- La réévaluation des métiers actuels de la république et des approches de gestion administrative pour les adapter à la nouvelle vision du développement et introduire définitivement les approches anglo-saxonnes plus efficaces.
. il faut que durant cette transition, le pays sorte de la FRANCOPHONIE pour le COMENOWELF en imposant pour ces 2 ans l’Anglais comme outils de travail en perspective pour qu’au bout du processus à l’image du RWANDA les guinéens soient majoritairement bilingues.
J’espère personnellement que les approches françaises de gestion de l’administration ont montré leur limite et il est prudent que les guinéens expérimentent les approches anglo-saxons qui sont plus efficaces et porteuses de résultats de changement.
. – 6 Renforcement et consolidation dans la législation nationale des d’actions contre toute politisation des actes administratifs et les d’actions exemplaires contre les auteurs.
. Sans tout autres commentaires, il faut absolument et prioritairement dépolitiser complètement l’administration publique pour la mettre exclusivement au service du développement.
. – 7 Création d’un OFFICE NATIONAL DE CONTRÔLE ET DE LUTTE CONTRE LES ENRICHISSEMENTS ILLICITES DES CADRES DE L’ ETAT car dans la pratique en Guinée, ils détournent et se couvrent parl’utilisation d’une partie des fonds détournés dans les mouvements de soutiens politiques.
. Il n’ya qu’en Guinée qu’occuper une fonction de gestion des ressources de l’Etat est une condition incontournable d’enrichissement des cadres.
Cette situation est aggravée par l’absence de mécanisme de contrôle des biens ou d’abus des biens sociaux des cadres de l’Etat.
En Guinée même quand un Directeur d’une quelconque régie financière de l’Etat construit en un an 10 châteaux, on ne s’inquiète pas et l’autorité dit ne pas avoir de preuves tangibles de détournement.
Dans l’ideal pour des pays serieux, le contrôle se fait sur la base du rapport de triangulation entre le coût des réalisations et tes ressources licites.
Dès lors que le rapport équilibré n’est pas établi, les procedures disciplinaires sont engagées et la part de la difference non justifiée revient à l’Etat.
Il est temps de réactiver puis rendre fonctionnel et efficace le contrôle d’État élargi à celui des biens mal acquis par les hauts commis de l’État en créant cet OFFICE.
Il est inconcevable qu’un simple DAF d’un ministère ait 4 à 5 villas en moins de 3 ans d’activités.
Ces constats du peuple décrédibilise l’État même si chaque prédateur guineen se cache derrière le financement des activités politiques du pouvoir pour échapper au contrôlé.
Pourquoi accepter que les gestionnaires des régies financières de l’Etat soient aussi les principaux bailleurs de la propagande politique et qu’ils soient honnêtes ?
. 8- Introduction dans la législation des sanctions disciplinaires contre ceux qui se donnent au culte exagéré et démagogique du président et de tout autres hauts cadres de l’État.
En réalité les guinéens de AST au PRAC en passant par Dadis et Konate ont un génie pour exagérer la déification des présidents et des hauts cadres en poussant ceux ci contre leur volonté initiale
à se deifier et oser prendre quelques fois des decisions suicidaires contre le peuple.
Il faut en finir si nous voulons sauver la démocratie et impulser le processus de développement durable de notre Nation.
. 9- Prévision institutionnalisée de la diminution du train de vie trop élevé de l’État à 50% du seuil actuel qui est insolent pour un pays pauvre où les populations en majorité ont du mal à assurer la nourriture quotidienne.
. 10- Création d’une haute cours de justice pour minimiser cette inféodation exagérée de la justice et des institutions républicaines au pouvoir exécutif car,aussi longtemps que la justice restera même partiellement inféodée au pouvoir, il sera quasiment impossible d’évoluer vers un État de droit dans un contexte général politisé et ethnicisé.
. 11- Opérationnalisation de l’inspection d’État en veilleuse actuellement pour parer à la faiblesse du système de contrôle et d’audit de la gestion des régies financière où les détournements et les enrichissements sont une norme.
. 12- Création d’un OFFICE NATIONAL DES ECOLES DE PROMOTION DE LA GOUVERNANCE ET DE LA CITOYENNETÉ DANS LES PARTIS ET MOUVEMENTS POLITIQUES car, il n’ya plus de doutes sur la mauvaise gouvernance à l’intérieur des partis politiques versés aussi dans l’autocratie et l’ethnocentrisme et la violence.
En plus de la conquête et de la conservation de celui ci, les Partis politiques ont aussi un rôle d’éducation à la citoyenneté mais fort malheureusement, c’est ce dernier côté qui est négligé et pas du tout soumis au contrôle.
Comment peut on avoir un démocratie apaisée dans un tel contexte où les partis sont devenus des centres de promotion de la violence?
Il faut envisager une évaluation systématique et proposer des pistes de solutions pour que les partis politiques dans une gouvernance requalifiée puissent être des vecteurs de vulgarisation de la bonne citoyenneté.
. 13- Création d’un comité interministériel pour évaluer la situation et parer à cette inadéquation persistante entre les programmes de formation et les besoins de développement.
Comment peut on former plus d’universitaires que d’ouvriers qualifiés ?
Comment peut-on former plus de sociologues que d’ingénieurs et médecins ?
. 14- Création d’un programme national de rajeunissement de féminisation et de boostage de leurs compétences dans l’administration et le secteur privé avec des objectifs et des résultats plus étendus et précis.
En moins de 10 ans, il faut arriver à une administration rajeunie et féminisé à 70%. et à au moins 1 million de jeunes dont les compétences ont été boostes. Il ne s’agira pas le programme précédent avec des résultats trop en deçà des attentes.
Le déséquilibre entre la proportion de jeune et des femmes dans la population ainsi que le vieillissement et la féminisation de l’administration:
Il faut que l’équilibre soit rétabli en faveur de l’intégration et de la responsabilisation des jeunes et des femmes pour aspirer à un développement équilibré.
. 15 – Initiation des journées de réflexion sur la société civile guinéenne en vue d’en définir consensuellement un mode de fonctionnement normatif qui fédère mieux les plate formes sur le rôle de la société civile et son éloignement des acteurs politiques pour mieux jour son rôle d’instance de veille non partisane qui ne défend que le peuple.
La société civile doit pouvoir absolument garder sa neutralité politique pour jouer convenablement son rôle d’instance de veille.
Le constat actuel fait froid au dos et interpelle pour une réorientation de la société civile actuelle qui s’est totalement décrédibilisée en se fragmentant en fonction du paysage politique.
. 16- Mise en place de 2 secrétariats d’États autour du grands Ministère du développement rural.
. L’un chargé de l’aménagement des grandes exploitations agro industrielles sur des surfaces ciblées comme la pleine de monchon qui une fois mise en valeur pourrait à elle seule aller a bout de l’insuffisance alimentaire du moins en riz. En Guinée, les surfaces cultivables et aménageables sont énormes.
. L’autre chargé du développement communautaire et de la promotion des petits exploitants agricoles.
Ainsi, dans un contexte global, les petits paysans dans une dynamique de développement communautaire pourraient accroitre leurs productions en faisant bénéficier leurs communautés.
. Il faut oser innover et réinventer la démarche en optant comme sus mentionné pour ces 2 Secrétariats d’États qui pourront rapidement promouvoir aussi bien la production industrielle
En réponse à tous les amis qui ont trouvé que j’étais trop resté dans le réquisitoire, voici mes propositions concrètes pour sortir définitivement la GUINÉE de son abime sempiternel.
En dépit de tout ce qui précédé la Guinée doit oser innover et se réinventer .
Elle doit refuser de s’enfermer dans dans la doctrine inviolable, l’orthodoxie classée et la pensée inamovible pour réussir son développement au prorata de ses énormes potentialités.
Mais les guinéens doivent cesser de rêver et dormir sur leurs ressources naturelles qu’ils vantent depuis bientôt un siècle en sachant que la seule potentialité qui valent est humaine car l’exemple du Japon et bien d’autres pays qui s’en sortent sans richesses naturelles est illustratif.
Oui la Guinée peut se développer et être émergente en moins d’ une décennie mais, avec des hommes neufs qui ont de la vision , le sens de l’innovation gagnante, l’amour de la Nation et l’intégrité requise qui refusent l’otage de la communauté et de l’ethnie.
Que Allah sauve la Guinée!
Aimé Stéphane Mansaré, formateur