Le problème majeur du fonctionnement du système de santé en guinée est d’ordre managérial.
Un système de santé doit intégrer des sous-systèmes qui sont : politique, économique, social, législatif et culturel.
Les composantes critiques d’un système de santé doivent fonctionner en synergie pour que les différents services puissent être dispensés de façon équitables et durables. Ces services sont : Les politiques et stratégies, le financement, la gestion des services et les systèmes d’information et de suivi.
Nous retrouvons dans le système de santé, le système de soins qui correspond à l’ensemble des services qui fournissent des prestations à la population dans le but d’améliorer sa santé. Et bien chez nous, c’est parce que le système de santé ne fonctionne pas comme un « SYSTEME » que le système de soins fonctionne à contre sens.
C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont motivées ma décision de spécialisation en France.
Les spécialistes managers des organisations sanitaires seront présents pour réintégrer ce système dans son contexte. Et aussi, gérer les établissements de santé dans les règles de l’art pour redorer l’image des hôpitaux publics afin de rétablir la confiance perdue de la population.
Pour les économistes de la santé, rappelons que « L’économie de la santé est l’application de la théorie économique aux phénomènes et problèmes associés à la santé et aux services de santé ».
Les économistes de la santé mesurent la demande sanitaire et la demande des services de santé, analysent non seulement le coût et l’efficacité mais aussi le coût et les avantages dans le domaine de la santé, pour décider de quelle assurance
santé à déployer sans oublier les modes de rémunération adaptés du personnel médical.
Parce que le système de santé s’étend à toutes les dimensions de la vie sociale, quand le système de soins, lui, fait référence au dispositif mis en place pour la prise en charge de la maladie. Je corrobore ainsi des analyses de l’OMS.
La capitalisation des expériences nous permettra d’améliorer notre fonctionnement et de l’adapter au contexte guinéen.
Ainsi, les défis auxquels est confronté notre système actuel sont :
- L’absence d’un diagnostic stratégique adapté au contexte du pays
- Les problèmes de gestion, y compris le manque de critères objectifs pour l’évaluation et la prise de décisions, compte tenu des profils non adaptés à la gestion.
- Un renforcement des capacités institutionnelles du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, en tenant compte du processus de déconcentration et de décentralisation qui doit être une priorité absolue. Ce renforcement des capacités vise à améliorer les différentes aptitudes pour mener à bien les politiques et stratégies définies, résoudre des problèmes et surtout, définir et réaliser des objectifs aussi.
- Le manque de politiques de recrutement et de redéploiement des professionnels de santé
- La répartition géographique inéquitable des agents de santé
- Le manque de planification et de développement de carrière
- Les personnels démotivés du fait des mauvaises conditions de vie et de travail et de l’absence de profils de postes normalisés qui sont la base de la fuite des cerveaux en grande partie
- En fin le manque de coordination et de communication entre les organisations locales.
Quand on nomme un responsable à un niveau stratégique alors qu’il ne sait pas quoi faire, nous n’avancerons pas. C’est d’ailleurs pour moi, une des principales causes des gros problèmes et du retard accusé !
Mohamed Lamine BAH
Docteur en médecine et spécialiste en management des organisations sanitaires et sociales