Le Président Rwandais Paul Kagamé a annoncé que son pays ne va plus accueillir des réfugiés fuyant les violences dans l’est de la République démocratique du Congo, voisine, sur fond de tensions entre les deux pays.
« Nous avons des réfugiés ici depuis plus de 20 ans, de la RDC. Je refuse que le Rwanda porte ce fardeau et soit insulté tous les jours à ce sujet », a déclaré le président rwandais devant le parlement lors de la prestation de serment du sénateur François-Xavier Kalinda, remplaçant le président du sénat.
« Il y a un type de réfugiés que, je pense, nous n’accepterons plus. Nous ne pouvons pas continuer d’accueillir des réfugiés, pour lesquels, plus tard, nous sommes tenus pour responsables d’une certaine manière, ou même insultés », a-t-il ajouté.
« Tous ceux qui pensent que c’est le problème du Rwanda et non pas celui du Congo, premièrement, retirez les Congolais qui sont ici. Ceux qui arrivent tous les jours, à cause des actions de leur gouvernement et des institutions, qui disent que le gouvernement ne fonctionne pas correctement, ce n’est toujours pas mon problème », a-t-il indiqué s’adressant à la Communauté internationale.
Les autorités congolaises ont déploré, en décembre dernier, un « déplacement massif » de la population en majorité des Tutsis congolais vers le Rwanda.
« Il a été conclu qu’il s’agit de la manipulation de la Communauté Tutsi par le Rwanda » pour « donner une justification à la présence de l’armée rwandaise » sur le sol congolais, selon un communiqué du Conseil de sécurité de la province Congolaise du Nord – Kivu.
La Rwanda accueille plus de 73 297 réfugiés ressortissants de la RDC qui accueille, à son tour, des réfugiés rwandais, au nombre de 210 067, selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), soit le triple des réfugiés congolais au Rwanda.
Amicales et approfondies après l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019, les relations entre Kinshasa et Kigali se sont gravement détériorées après la résurgence en décembre 2021 de la rébellion du M23 (mouvement du 23 Mars).
Accusant Kigali de soutenir cette rébellion composée essentiellement des Tutsis (comme Kagamé) congolais, Kinshasa avait suspendu les vols en RDC de la compagnie rwandaise (rwandair) et, plus tard, avait expulsé son ambassadeur en poste à Kinshasa.
Kigali dément ces accusations, mais elles se sont cristallisées avec le rapport d’experts des Nations Unies publiés en décembre et qui accuse le Rwanda d’avoir déployé son armée aux côtés du M23 dans la province congolaise du Nord – Kivu frontalière avec le Rwanda.
Avec Anadolu Agency