Les Assises nationales ‘’Journées de vérité et pardon’’ ont été officiellement lancées ce mardi, 22 mars 2022, par le Président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya. La cérémonie s’est déroulée au Palais Mohamed V à Conakry en présence de plusieurs personnalités. Parmi lesquelles, le président du conseil national de la transition ‘’CNT’’, Dr Dansa Kourouma.
Dans son discours de circonstance, le président colonel Mamadi Doumbouya a parlé de : « vérité, pardon, fraternité, rassemblement, écouter, respecter, tolérer, responsabilité, entente, cohésion sociale, l’unité, la compréhension mutuelle, prospérité, paix et développement durable ».
Pour le président du CNT, Dr Dansa Kourouma : « C’est moment d’espoir, parce que le président de la transition à sa prise de fonction avait promis aux Guinéens, la création des conditions pour un rassemblement de toutes les composantes de notre société autour des valeurs de refondation, de redressement et de rectification institutionnelle. Mais on ne peut construire une société forte, une société de tolérance sans le pardon… Et le pardon rime avec vérité, sans vérité il est difficile de pardonner. Nous sommes une société à presque 98% des croyants, qui croient à une Religion, à l’existence d’un Dieu unique et ce Dieu là c’est le Dieu de Mahomet, de Moïse, de Jésus, c’est le Dieu du pardon. Celui qui ne pardonne pas ne bénéficie pas du pardon de Dieu. C’est pourquoi j’interpelle tous nos concitoyens de quelque région qu’ils soient, de quelques générations qu’ils soient qu’on accepte de regarder l’avenir avec sérénité, avec tolérance tout simplement en acceptant de se dire la vérité, c’est-à-dire d’extérioriser ce qui nous ronge nos cœurs devant l’opinion nationale pour que le pardon puisse avoir une grande place dans nos cœurs ; parce que tant qu’on ne vide pas nos cœurs de haines et de frustrations, le pardon n’aura pas de place. Donc, je profite de cette opportunité pour m’agenouiller devant le Peuple de Guinée de donner une nouvelle chance à ces assises pour qu’on ait une opportunité unique pour nous parler cette fois sincèrement pour laisser une place au pardon national et enfin à une réconciliation de tous les Guinéens » a-t-il souhaité.
Le président du CNT a également parlé de la potentialité économique dont regorge le pays, de la responsabilité des nouvelles autorités pour éviter les erreurs du passé et du discours prononcé par le président de la transition à l’occasion de l’ouverture officielle de ces assises : « nous sommes une nation riche que Dieu a tout donné, je peux dire que Dieu a fini de faire son travail pour la Guinée, il revient à nous guinéens de faire notre travail en nous regardant avec amour, avec affection et se donner les mains pour relever les nombreux défis de développement économique dans la démocratie et le respect des droits de l’homme, de la justice tout court. Et au moment où on interpelle la population, nous devons être capables de nous interpeller nous-mêmes en tant qu’acteurs majeurs de cette transition ; de ne pas commettre les erreurs du passé ; posons les actes responsables, les actes pour lesquels on ne serait plus amené à reprendre. Construisons sur une base solide, les institutions solides pour la transformation durable de nos ressources. En ce qui concerne du discours du président, c’est un discours de vérité, j’ai senti que c’est le cœur qui a parlé et je sais que tous ceux qui sont dans cette salle et tous ceux qui vont écouter ce discours ils vont baisser la garde pour accepter de se regarder en frères et sœurs et oublier les rancœurs. Donc, acceptons de nous pardonner une chance à nos enfants et à nos petits enfants qu’ils vivent dignement et profiter de nos ressources minières et surtout de nos ressources humaines. Je pense que sans l’harmonie et l’entente entre nous, on ne peut pas faire progresser un projet de développement durable. Donc, nous avons l’intérêt de nous unir et regarder vers la même direction » a-t-il souligné.
Oumar M’Böh