Le Président du CNRD et ses collaborateurs ont reçu le jeudi 16 septembre, les représentants des sociétés minières évoluant dans le pays. A cette occasion, le Colonel Mamady Doumbouya a dit ses quatre vérités à ces représentants. Voici son discours vérité.
Je voudrai du haut de cette tribune, réaffirmer de façon solennelle, l’engagement du peuple de Guinée, du CNRD et de moi-même, à ne ménager aucun effort quand à la protection et à la sécurité des investisseurs étrangers en Guinée. Tout en vous rappelant que ces ressources sont non-renouvelables, je voudrai vous inviter au respect strict des obligations légales et contractuelles. Le CNRD et le secteur minier ont une communauté d’intérêt. La préservation de ces intérêts nécessite le renforcement des équilibres et le maintien du dialogue. C’est pourquoi la Guinée restera toujours attachée au respect des normes et principe de transparence et de bonne gouvernance, prônées par l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Entre autres, dans cette dynamique, une attention particulière sera accordée au respect du contenu local. Aucune entreprise avec les intérêts étrangers ne pourrait être désignée pour faire la construction et la maintenance des routes non goudronnées et des bases vies. Sauf s’il y a constat d’incapacité des entreprises locales. Cette mesure concerne aussi le transport des minerais, notamment par voie terrestre et le transport des travailleurs. Il convient aussi d’accorder la priorité aux nationaux, dans tous les concours de recrutement. Il convient également d’accorder la priorité aux nationaux dans tous les concours de recrutement aux différents postes y compris les cadres des directions en particuliers pour les ressources humaines, le développement communautaire, la communication et les relations extérieures. En ce qui concerne les directeurs généraux et sièges sociaux de leurs sociétés, ceux-ci doivent être basées en Guinée. Le respect scrupuleux des normes environnementales et sociales par les compagnies est impératif. Nous y veillerons particulièrement.
Dans le même ordre d’idées, j’interpelle les employeurs à tous les niveaux, d’accorder une attention particulière aux obligations de santé, de sécurité et de protection sociale. Aussi, la participation non contributive de l’État dans les sociétés en phase de production et celles en phase de développement doit être assurée. Une ouverture suffisante pour les contributions pour des coûts historiques ou basées sur le marché, doit être envisagée. De même, toutes les transactions commerciales et financières notamment entre maisons mères et filiales doivent être portées préalablement à la connaissance de l’État. Les dispositions fiscales conventionnelles ou de droit commun, pourront être applicables. Je voudrai rappeler l’importance du fonds de développement économique locale (FODEL) et du fonds national de développement local (FNDL) en tant qu’outils de financement des communautés locales impactées par les activités minières. Des dispositions spécifiques seront prises pour l’utilisation efficiente et transparente de ces fonds en faveur des communautés.
La Guinée a longuement souffert de la malédiction des ressources. Le pays dispose d’un potentiel minier incontesté. Mais les populations demeurent dans une pauvreté visible. Nous devons travailler ensemble pour que cette malédiction se transforme en opportunité d’amélioration des conditions de vie des populations. Pour cela, la transformation des matières premières et la diversification des activités minières tel qu’envisager dans la plupart de vos conventions, deviennent impératives. Vos obligations dans ce cas doivent être respectées sans délai. Si les investissements réalisés dans le secteur des mines ont été principalement dans la bauxite et l’or ces dernières années, nous devons mettre tout en œuvre pour favoriser la production d’autres minerais dont le fer. Si nous pouvons nous satisfaire de accroissement du volume de la production de la bauxite, les retombées sur l’économie guinéenne ne sont pas encore pleinement satisfaisantes. Nous devons donc accélérer la deuxième phase de la chaine de valeur, c’est-à-dire la transformation de la bauxite en alumine, ensuite en aluminium dans le pays. Dans la logique des équilibres des droits et des devoirs de chacun et de tous, nous ne transirons pas sur certains points tels que l’existence de transparence dans les relations État-opérateurs. Le respect des obligations contenues dans les conventions, la fiscalité, la redistribution des richesses à travers notamment les différents régimes de contribution, la préservation de l’environnement et la responsabilité vis-à-vis des générations futures, l’intensification de la recherche scientifique et de la projection géologique. Il est temps que le secteur minier joue son rôle de levier d’entrainement pour les autres secteurs de l’économie nationales à savoir la culture, l’élevage, la pêche, l’industrie manufacturière, l’infrastructure, etc.
En fin, il convient de renforcer le partenariat gagnant-gagnant afin que chacune des deux parties puisse bénéficier des retombées de l’activité minière.