Le vendredi 18 février dernier, les autorités guinéennes et celles léonaises ont procédé à la pose de la première pierre de la construction d’un poste transfrontalier.
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Selon les initiateurs dudit projet, il vise à renforcer les capacités nationales de gestion des frontières et des migrations afin de faciliter le flux ordonné des personnes et des biens à travers la frontière et de combattre la migration irrégulière, y compris le trafic, la contrebande et principalement, de résoudre les conflits et de soutenir les efforts de consolidation de la paix.
Lavoixdupeuple vous propose ci-dessous le discours du Gouverneur de la région administrative de Faranah, Général Boundouka Condé tenu à cette occasion.
« Chers compatriotes,
Entre les peuples, la paix a toujours été le corollaire indispensable à la coexistence pacifique et les moyens de réguler positivement les rapports sociaux entre les femmes et les hommes.
Le passé colonial a tracé des limites entre les États, aujourd’hui que nous pouvons considérer comme artificielles, puisque les peuples Africains dans leur ensemble, ont gardé les mêmes coutumes, les habitudes et les traditions qui ont façonné leur nature.
L’instinct grégaire qui caractérisait les groupes sociaux à la base, n’était que de façade, une réelle organisation subsistait dans les villages qui confortait aussi l’autorité existante.
Dès lors, on ne peut ignorer la nécessité d’adopter des comportements, de part et d’autre, permissifs tout aussi réceptifs à la compréhension mutuelle entre les peuples frontaliers.
Les barrières et les limites que la colonisation a fait naître, ne doivent constituer des obstacles à l’entente et à la cohésion sociale.
Nous devons à présent, transcender les clivages, les conflits inutiles qui finissent toujours par trouver solutions. A quoi bon alors d’engager des conflits, puisque, quoi qu’il arrive, nous nous mettrons toujours à la table pour chercher à nous entendre.
La compréhension réciproque doit subsister en toute circonstance, elle ne peut être en aval seulement, mais bien en amont aussi.
La Guinée et la Sierra Leone ont connu des histoires communes, plusieurs citoyens des deux pays ont émigré dans les deux sens pour fonder des familles ou travailler à travers des projets collectifs ou personnels. Les mêmes noms de famille se retrouvent des deux cités sans que cela ne choque qui conque.
Les communautés villageoises ont tissé des liens très forts qu’il sera inutile d’ébranler. Nous sommes un même peuple.
La quête de la subsistance doit être vécue comme un moment de partage et d’entraide sociale.
En aucun cas, elle ne doit donner lieu aux invectives menant aux comportements belliqueux, nuisibles à la paix et à la quiétude sociale.
Le bonheur auquel nous aspirons ne peut s’obtenir dans les affrontements stériles, chacun doit savoir que la vie de l’autre compte.
Les éleveurs de bétail et les agriculteurs doivent se réunir périodiquement, pour déterminer les raisons qui les opposent ou qui pourraient les opposer afin de trouver des solutions acceptées de tous. Pour cela, même s’il faut impliquer les autorités à la base et les élus locaux.
En ce qui nous concerne, en tant que dépositaires de l’autorité publique du côté guinéen, nous n’encouragerons jamais les populations à adopter des comportements qui porteraient en eux, les germes d’un conflit. Aussi, nous ne ferons guère obstacle à toute initiative allant dans le sens de la paix. C’est dans la paix que tout devient possible.
Les destructions, les tueries et autres fléaux des conflits n’engendrent point l’entente ni la compréhension mutuelle entre les peuples.
Les autorités chargées de connaître les différends entre les communautés doivent privilégier l’équité et encourager les arrangements à l’amiable. L’injustice qui pourrait découlé des décisions judiciaires et administratives, sont des facteurs aggravant des frictions entre les communautés villageoises.
Ensemble, nous trouverons notre salut dans la paix et la coexistence pacifique.
Nos peuples ont déjà trop souffert des aléas de la vie, ils doivent à présent grandir ensemble pour le futur. N’acceptons donc jamais de vous diviser inutilement.
Si nous vivons dans la paix, acceptions que nos progénitures connaissent aussi la paix pour leur bon épanouissement.
L’ordre et le désordre n’ont pas les mêmes sens ni les mêmes conséquences, le choix entre ce qui est bon et ce qui n’est pas bon n’est pas difficile à faire.
C’est à nous de faire le bon choix, un choix judicieux tourné vers la paix dans l’avenir.
Enfin, permettez-moi de vous adresser les salutations cordiales de son Excellence le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Chef Suprême des armées, Chef de l’État, Président de la Transition, pour qui, la paix revêt un caractère fondamental et décisif dans les rapports sociaux entre les sierra leonais et les guinéens.
Merci à tous les initiateurs de cette rencontre, qui garde une importance capitale.
Elle permettra aux communautés villageoises de savoir que nous nous intéressons à elles et qu’elles peuvent compter sur nous pour connaître leurs préoccupations, dans le but de les aider au mieux.
Vive l’unité Africaine
Vive la communauté internationale
Vive la paix dans le monde
Vive le CNRD
Je vous remercie ».