Le mouvement syndical guinéen a déclenché une grève générale et illimitée sur toute l’étendue du territoire national à compter du lundi 26 février 2024. Après la première journée de grève générale qualifiée d’une ‘’réussite’’ l’heure est au bilan. Interrogé par nos confrères de la radio nationale dans la soirée du lundi 26 février 2024, le secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs et retraités de Guinée (COSATREG), Boubacar Biro Barry a affirmé que la grève a fait plus de 95% de réussite.
Selon le syndicaliste : « La grève a été suivie et nous adressons toutes nos félicitations aux différents secteurs qui ont impacté la grève. C’est l’administration, c’est l’éducation, la santé, les transports et le secteur informel particulièrement. Et là il faut se féliciter des prouesses réalisées au niveau des banques et au niveau de l’éducation notamment et les transports. Ces secteurs ont vraiment impacté notre programme de grève. Pour preuve à Conakry nous avons enregistré un taux de 90% , pour Kindia 95%, Boké 95%, Mamou 98%, Labé 98%, Faranah 97%, Kankan 96% et N’zerekoré 95% pour une moyenne nationale de 95,50% de participation à cette grève. C’est vraiment une grève plus que populaire. Sauf que nous regrettons un fait, c’est un collégien de Donka du nom de Mamady Keita âgé de 18 ans qui a reçu une balle au niveau du cou, il en est mort. Le corps se trouve à la morgue de Donka. Il revenait de l’école puis qu’il n’y avait pas de cours. C’est là qu’il y a eu altercation et ils ont tiré à bout portant sur lui. Le secteur minier n’était pas prêt mais d’ici demain ils seront dans la danse. C’est pourquoi je n’ai pas mis les mines dans ce pourcentage. Sinon c’est un secteur non moins important du monde syndical » a-t-il indiqué.
Pour trouver un dénouement heureux de cette crise qui touche tous les secteurs, les religieux ont pris leurs bâtons de pèlerins pour tenter de rapprocher les positions. A en croire le syndicaliste Boubacar Biro Barry, les hommes de Dieu leur ont annoncé la libération du secrétaire général du SPPG, Sékou Jamal Pendessa le mercredi 28 février 2024.
Il précise en ces termes : « Les religieux nous ont rencontré mais malheureusement le son de cloche est toujours le même. C’est des sapeurs-pompiers qui viennent toujours à la dernière rescousse. Quand un problème se pose, on cherche à l’arrêter. C’est ce qui les intéresse, ce n’est pas le problème qui a amené la grève mais c’est plutôt d’arrêter la grève. Nous avons dit que c’est impossible d’arrêter le mouvement. Étant donné que lors de la rencontre avec le conseil national du dialogue social ils avaient pris l’engagement que dans 72h de nous ramener Pendessa qui est la première pomme de discorde. Parce que la condition pour qu’on échange, il faut que Pendessa soit libéré. C’est la paix qu’ils prônent. Il faut calmer, il faut temporiser. Nous avons dit allez les voir, nous, nous sommes des victimes de répression, d’oppression donc allez voir les plus forts. Ils se sont retournés effectivement, ils sont revenus la journée là, promesse a été ténue de libérer Pendessa peut-être mercredi. On a dit quand il sera libéré, il sera auprès de nous et au tour de la table. Nous allons essayer de voir comment aborder les autres questions. Nous savons que le guinéen vit au jour le jour, nous tiendrons en compte et nous verrons dans quelle mesure laisser les gens souffler, s’approvisionner. C’est dans nos principales préoccupations. Il faut qu’on intègre les préoccupations de nos grévistes » a-t-il ajouté.
Mamadou Mouctar Sylla pour www.lavoixdupeuple.info