C’est une information qui défraie la chronique depuis ce jeudi 3 mars 2022 dans la cité. Une information selon laquelle le premier responsable de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), Aly Touré dit être menacé par des inconnus au moment où la procédure de traitement des dossiers de détournement de deniers publics est enclenchée.
A l’en croire, il a aperçu trois papiers sur lesquels étaient mentionnés, entre autres propos : « vous avez touché aux intouchables, une balle suffit… »
Chez nos confrères de la radio FIM FM dans leur émission à grande écoute ‘’MIRADOR’’, le concerné lui-même raconte la scène : « C’est aujourd’hui à 5 heures du matin que je me suis réveillé pour la prière de l’aube, je suis venu vers le couloir où j’ai allumé la lumière et mon attention a été attirée par les bouts de papiers qui jonchaient en bas de la porte. Alors je me suis approché. J’ai même pensé que c’est mon jeune frère qui est avec moi qui a fait tomber ces documents. Donc, je m’approche pour voir de quoi il s’agit, je vois que les papiers sont fixés à même sur la porte. Donc, j’ai ouvert la porte pour savoir de quoi il s’agit. Je tombe sur ces écrits et comme vous avez vu tout cela. Donc, j’ai trouvé trois papiers qui portent les écrits de menaces contre ma personne. Immédiatement j’ai appelé le commissariat central qui est à côté et qui est venu faire le constat. J’ai essayé de faire le constat par un huissier de justice aussi, j’ai informé monsieur le ministre de la justice, le haut commandant de la gendarmerie nationale, le colonel Balla Samoura et toutes les personnalités. Moi j’attends le constat des huissiers pour porter plainte contre X » a-t-il expliqué.
Ou étaient ses gardes qui doivent assurer sa sécurité ? « J’ai deux gardes rapprochés, mais ils ne passent pas la nuit avec moi. Parce que la cour dans laquelle nous sommes a un vigile… Donc, mes deux gardes de corps rentrent chez eux le soir et reviennent à six heures me prendre pour aller au travail… C’est vrai, pour le travail que je fais, il faut renforcer ma sécurité, mais pas pour autant dire que je suis en pâture ! …On m’a affecté deux gardes de corps qui sont avec moi. C’est moi qui leur ai dit de rentrer chez eux le soir pour qu’ils reviennent le lendemain parce qu’il y a gardien dans la cour. C’est pour vous dire que je ne suis pas jeté en pâture, peut-être il faut revoir ce dispositif un peu plus sérieusement… c’est tout ! » A-t-il souligné.
A la question de savoir si c’est la première fois qu’il reçoit des menaces ?
Aly Touré a déclaré qu’il a été plusieurs fois menacé. Mais cette fois-ci, avec une menace sur du papier couché et déposé devant la cour qu’il habite, ça l’air sérieux. « Moi, je suis un procureur. Ce n’est pas la première fois que je reçois des menaces. J’ai géré des dossiers dans lesquels j’en ai reçues…. Bon, ça ne m’ébranle pas. Parce que notre travail va avec… De toutes les façons, on prendra des mesures pour ne pas que le pire arrive ».
Il a donné l’exemple de certaines menaces qu’il a reçu lorsqu’il était à Kankan : « quand je gérais le dossier EDG dans cette ville, les menaces venaient par téléphones en messages texto avec des numéros qu’on ne pouvait pas tracer. Les menaces par écrit sur du papier couché, c’est la première fois. Et c’est à prendre au sérieux. Toutes les menaces sont à prendre au sérieux. Ce n’est pas pour rien que le législateur a pris des mesures contre la menace. »
Oumar M’Böh