Âgé de 17 ans, Mamady Keita est ce jeune collégien de classe de 10ème qui a perdu la vie le lundi 26 février 2024 à Sonfonia rails, dans la commune de Ratoma à Conakry. Alors qu’il n’était pas en train de manifester selon sa mère. Interrogée par notre reporter au téléphone ce mardi 27 février 2024, Taibou Diallo revient sur ce triste scénario.
Taibou Diallo, mère du jeune keita tué par balle
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Selon la dame qui a perdu son garçon : « Hier il n’avait pas cours à l’école. Je l’ai appelé le matin pour lui dire que j’ai un rendez-vous à l’hôpital. Son jeune frère était malade. Je lui ai laissé de l’argent pour qu’il puisse acheter leur petit déjeuner avec sa grand-mère. Je lui ai dit de bien s’occuper des enfants jusqu’à mon retour. Il s’est couché jusqu’aux environs de 9h. Il est parti pour acheter des haricots puisqu’il ne voulait pas manger du beurre. Aussitôt arrivé chez la vendeuse, mon fils a demandé à cette dernière de faire vite parce que les tirs ont commencé. C’est effectivement dans ces circonstances qu’ils ont tiré sur lui au niveau du dos. Les enfants m’ont dit que son bourreau était juste derrière un manguier. Après, ses camarades m’ont appelé pour me demander ma position et je leur ai répondu que je suis à l’hôpital et ils ont commencé à dire Mamet mais je ne comprenais rien. J’ai appelé à la maison mais personne ne me décrochait. J’ai appelé ma petite sœur, l’artiste, Mariama kankalabé pour savoir sa position mais elle m’a dit qu’elle était à Labé. Je lui ai dit alors de s’informer pour moi ce qui se passe à la maison. Elle m’a dit qu’on a tiré sur mon enfant mais il n’est pas mort. Entre temps ma grande sœur aussi m’a appelé pour me dire de venir aux urgences de l’hôpital Donka mais j’étais déjà sur place. Ils ont conduit Mohamed aux urgences mais à leur arrivée il avait déjà rendu l’âme » a-t-elle narré.
Taibou Diallo réclame justice pour son enfant.
Selon elle : « Depuis le décès de leur papa en 2010, je ne me suis jamais séparée des enfants. Son papa était colonel. Je fais mon petit commerce pour nourrir nos enfants. C’est lui qui vend pour moi les nuits pour qu’il puisse trouver leurs fournitures scolaires. Je donne pour moi à Dieu. Mais du crime je ne le pardonnerais jamais. Ceux qui sont censés assurer notre sécurité sont devenus nos bourreaux. Je demande à la justice de faire son travail. Je demande de l’aide, je demande aux journalistes de m’aider. C’est mon autre pied qui est parti comme ça. C’est lui qui vend pour qu’on trouve à manger » a-t-elle demandé.
Il faut rappeler que la première journée de grève générale illimitée du mouvement syndical guinéen s’est soldée par deux victimes, toutes dans la commune de Ratoma à Conakry.
Mamadou Mouctar Sylla pour www.lavoixdupeuple.info