Créé après la prise du pouvoir par le comité national du rassemblement et pour le développement ‘’CNRD’’, le front national de la défense de la constitution en abrégé ‘’FNDT’’ se veut pour mission la réussite de la transition. C’est dans cette perspective que des mouvements de la société civile et de partis politiques se sont constitués pour créer ce front à leur tête Keamou Bogola Haba. De nos jours, une divergence plane entre certains acteurs dudit front. C’est le cas de Théophile Mahomou chargé de la cellule de communication du FNDT, qui a d’ailleurs annoncé sa démission. À travers une émission avec nos confrères de radio Espace en début de cette semaine, Mahomou est revenu sur les insuffisances du FNDT, avant de donner les motifs de sa démission.
Selon lui : « Le FNDT se porte mal. Il se porte mal à partir du moment où le mouvement n’a pas de vision et de philosophie. Les objectifs avoués sont restés les mêmes. Mais le paradoxe est que les attitudes et les comportements ont subitement changé. Il faut être cohérent. Parce que lorsqu’il n’y a pas de cohérence dans une action humaine, l’échec n’est pas à éviter. C’est pourquoi je confirme ma démission, parce que je ne peux plus continuer une lutte dont je ne connais plus les motifs. Je n’approuve pas aussi les démarches parce que le FNDT créé pour une réussite de la transition, ne peut pas servir de caisse de résonance d’un pouvoir. Au départ, nous qui étions à la fondation de ce mouvement, nous nous sommes fixés pour objectif d’apporter des conseils, des dénonciations de certaines actions du pouvoir pour leur permettre de corriger les insuffisances. Mais ce que nous sommes en train de constater aujourd’hui dans les grandes sorties du président FNDT, c’est le fait qu’il devient de plus en plus un inconditionnel soutien des actions du pouvoir. Il ferme même les yeux sur les tueries qui sont en train de se perpétrées. Donc toutes ces actions ne me permettent pas de continuer la lutte, étant épris de liberté et de démocratie. Le pouvoir décide de s’acharner contre des leaders politiques, qui n’étaient pas leur mission, mais c’est le FNDT qui applaudit ça. Lorsque le FNDC manifeste, le pouvoir rejette tous les péchés d’Israël, mais c’est le FNDT qui applaudit cela. Moi, je me dis qu’on me met devant les faits accomplis, parce qu’on ne se concerte pas souvent pour de telles prises de parole. Surtout qu’il y a des gens chargés de communiquer pour vous. C’est la cellule de communication qui doit parler au nom de l’organisation. Mais vous parler à leur nom, ils ne sont même pas associés, je me dis que je suis mis devant les faits accomplis. Bogola ne m’informe même pas, il prend des décisions unilatérales. Je ne comprends pas ce monsieur. Ce n’est pas un bon leader, car, il n’a pas permis au FNDT d’être ce qu’il devait être. Nous avons dit que nous ne serions pas un soutien au pouvoir, au CNRD, car la mission du FNDT était d’être le miroir qui rappellerait les politiques et le pouvoir lorsqu’il y’a des manquements. Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Donc, nous devons profiter pour mettre les choses sur les rails. Il était question que nous dénonçons lorsque ça ne va pas. Nous ne sommes pas les applaudit mètres d’un pouvoir. Nous aurions dû dénoncer certains égarements du pouvoir et des politiques » a-t-il justifié.
Enfin, Théophile demande au président de la transition et au CNRD d’œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel : « le colonel Mamadi Doumbouya ne peut pas interdire la politique dans notre pays, car notre pays a souscrit à la façon conventionnelle d’accéder à la magistrature suprême. Ils doivent nous permettre de revenir à l’ordre constitutionnel. Nous ne pouvons pas les laisser continuer même quand ils atteignent aux libertés individuelles ».
Aimé Delamou pour www.lavoixdupeuple.info