https://lavoixdupeuple.infobesoin-de-financement-durgence-sous-le-cnrd-un-protocole-daccord-de-5-000-milliards-signe-entre-la-bcrg-le-ministere-de-leconomie-e/
Un protocole d’accord dont le montant est de 5000 milliards de francs guinéens a été signé récemment entre le Ministre guinéen de l’Economie et des Finances, Moussa Cissé ; du Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), Dr Karamo Kaba et de l’Association Professionnelle des Banques, il est relatif au financement des infrastructures. Car, aux dires autorités du pool économique, dans le financement des projets de développement, l’État guinéen a besoin de 37 milles milliards alors que ces recettes se chiffrent à 29 milles milliards. Soit un gap de 8 milles milliards. Pour combler ce vide, le gouvernement a lancé cette levée de fonds de 5000 milliards de francs guinéens auprès des banques commerciales sur leurs réserves obligatoires logées à la banque centrale. Cette stratégie fait l’objet de diverses appréciations par les professionnels de l’économie.
Rencontré à cet effet, contrairement à d’autres qui estiment que c’est une politique qui crée l’inflation, le leader politique Bah Oury trouve la stratégie salutaire sur le plan technique et donne des explications.
Selon lui : « Il faut que le guinéen comprenne que lorsque la banque, lorsque par exemple vous déposez 1000 GNF à la Banque, la banque va prendre 5%, c’est à dire 50 GNF. Ces 50 GNF vont être déposés à la banque. C’est ce qu’on appelle les réserves obligatoires. Ces 50 GNF sont gelés, vous ne pouvez pas les utiliser sous forme de crédit, vous ne pouvez pas non plus utiliser pour une rémunération. Et donc par rapport à l’ensemble des systèmes bancaires, les réserves obligatoires collectées constituent une masse financière extrêmement importante qui est inactive en ce qui concerne le financement de développement. Donc, l’idée qui a été prise au lieu de laisser cet argent-là qui dort, qui n’est pas utilisé. Prenons une fraction c’est à dire une partie, 5000 milliards et on va rémunérer ces 5000 milliards pour que les banques puissent avoir des intérêts sur ça pour une période de 4 ans ou 5 ans. De ce point de vue, les banques voient une partie de leurs dépôts de réserves obligatoires être rémunérées. C’est-à -dire ça leur donne des intérêts donc les banques sont totalement gagnantes. L’État est aussi gagnant parce qu’il trouve de manière plus intéressante à un coût moindre de financer ses projets de développement notamment dans les infrastructures sans pour autant créer de l’inflation » a-t-il expliqué.
Si techniquement l’ancien banquier salue la mesure, cependant, sur le plan politique il s’interroge. Notamment sur la gestion de l’accord sino-Guinéen relatif aux 20 milliards de dollars. « Politiquement on peut se poser la question. Pourtant on avait un accord sino-Guinéen de 20 milliards de dollars en contrepartie de la bauxite. On avait un montant pour financer ces projets. Où est-ce que nous en sommes par rapport à ça ? Si on a des obligations à recourir à ces techniques-là, cela veut dire que l’accord sino-Guinéen mérite d’être éclairci. Pourquoi ça mérite d’être éclairci, la route Hamdallaye deux fois deux sonfonia qui est budgétisé à hauteur de 300 millions de dollars, on dit que ce n’est pas dans le cadre de l’accord sino-Guinéen. Il faut donc trouver cet argent et ce n’est pas facile de trouver 300 millions de dollars » s’interroge Bah Oury.
Mamadou Mouctar Sylla pour www.lavoixdupeuple.info