C’est une situation qui fait couler assez d’encre et de salives dans la préfecture de Dinguiraye (Haute Guinée). Comme annoncé dans nos précédents articles, c’est une femme qui a donné naissance d’un garçon, le lundi 9 aout 2021, le lendemain elle est allée enterrer ce nouveau né vivant. Le drame s’est passé dans le secteur de Labeyah, district Balagnoumayah, commune urbaine de Dinguiraye.
Informée, la Gendarmerie a dépêché des agents sur le terrain qui sont allés interpeller, la mise en cause, son mari, des témoins mais aussi le président du District de Balagnoumayah. Tous sont actuellement à la gendarmerie pour des fins d’enquêtes.
Rencontré ce mercredi 11 août 2021 par notre reporter, le Juge de Paix de Dinguiraye, Sagno Filbert Aimé est revenu sur les circonstances de cet acte : « J’ai été informé par la gendarmerie qu’une femme nourrisse d’un bébé de moins d’une semaine est allée accouchée et enterrer le bébé vivant ; l’enquête ouverte, la Gendarmerie a tout mis en œuvre pour se rendre sur les lieux et par l’appui des citoyens de bonne volonté, ils sont allés déterrés l’enfant qui heureusement est encore vivant. Ils sont actuellement à la gendarmerie où des enquêtes sont en train d’être effectuées. Je vous informe que ce n’est pas le premier cas ici à Dinguiraye ; un autre cas similaire s’est passé dans la sous préfecture de Lansanaya, où une nourrice aussi avait jeté son enfant qui n’avait pas encore ses deux semaines. A la différence, c’est qu’à Lansanaya l’enfant n’avait pas été enterré, sa mère avait pris des herbes et l’a abandonné là. Ne pouvant pas la séparer avec son enfant, on l’a confié au président de la commune rurale » a indiqué le juge Sagnoh.
L’accusée, Hawa Diallo mère de deux enfants a également été interrogée ce mercredi 11 août 2021 depuis la gendarmerie. Visiblement abattue avec une tristesse de ‘’honte’’ a donné les raisons de son acte en disant : « J’étais en conflit avec mon mari, j’ai décidé de quitter chez lui à Labeyah et d’aller chez mes parents à Dinguiraye centre. Où, je suis resté pendant cinq (5) mois. Mais il se trouvait que j’avais pris une grossesse avant mon départ et cela pendant que j’allaitais mon deuxième enfant. A mon arrivée à Dinguiraye, ayant compris cette grossesse, j’ai immédiatement arrêté l’allaitement de mon enfant. Maintenant à mon retour au village après des négociations, mon mari a dit que l’enfant que je porte n’est pas son enfant, c’est pourquoi dès après mon accouchement j’ai décidé d’aller l’enterrer. Je le regrette, mais je n’avais pas d’autre alternative » a-t-elle justifié.
Son mari Mamadou Adama Diallo, cultivateur de son état ni toute paternité de l’enfant mais qu’il continuera à élever comme ses deux enfants : « Ma femme a quitté chez moi depuis cinq (5) mois, à son retour lorsque je l’ai vu j’ai dit Hawa tu es en état de famille, elle m’a dit que non, j’ai dis d’accord, le moment venu tout sera clair. Et après seulement quatre (4) mois elle a accouché et à mon absence aussi et aller jeter l’enfant. A mon retour elle me dit qu’elle a avorté. Mais heureusement que l’enfant a été retrouvé vivant dans la brousse par de bonnes personnes. Nous sommes actuellement à la Gendarmerie où nous attendons des décisions qui seront prises concernant ma femme. Mais d’ores et déjà, je remercie Dieu du fait que l’enfant est encore en vie, même si ce n’est pas mon enfant, comme je vis avec sa mère, il sera avec elle, car je ne peux pas abandonner ma femme à cause de lui, elle a déjà deux enfants pour moi » a-t-il indiqué.
Quant au président du District de Balagnoumayah, Mamadou Pathé Traoré, il demande à la gendarmerie et à la justice d’appliquer la loi dans toute sa rigueur pour mettre fin à ces infractions : « ils n’ont qu’à tout faire pour interdire ces genres d’actes chez nous ici. J’ai besoin de citoyens mais de bons citoyens et non des citoyens criminels » précise-t-il.
Sur place, le représentant de l’action sociale, Sock Hassimiou chef section chargé de l’enfance à Dinguiraye dit venir s’enquérir de l’évolution de l’enquête : « je suis là pour voir la situation de la femme et de son enfant. Pour le moment, ils se portent tous bien, et comme la procédure est en cours, nous allons voir pour leur prise en charge éventuelle. Nous rentrerons en contact avec la commune rurale de Banora dont relève le district qui dispose des ressources de prise en charge des enfants dont une partie a été affectée à la préfecture notamment pour ce présent cas. Donc, nous allons établir un planning de prise en charge pour savoir si elle est relative à la nutrition, sanitaire et ou vestimentaire » a-t-il dit.
Nous y reviendrons…
Oumar M’Böh depuis Dinguiraye pour Lavoixdupeuple
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