C’était un dimanche 19 février 2017, la vie de plus de 2500 enseignants contractuels non-admis a changé, après la rencontre avec le chef de l’État, le Pr. Alpha Condé par l’intermédiaire d’un homme, à qui, ces enseignants doivent tout.
Cet homme, c’est bien entendu, le Ministre d’État Tibou Kamara, Conseiller Personnel du président Alpha Condé d’alors.
A un moment difficile, marqué par des rejets, des caricatures de toutes sortes, nous, enseignants contractuels non admis devons, notre engagement à la fonction publique à monsieur Tibou Kamara.
L’histoire est, les faits demeurent et nos souvenirs sont encore frais. Nous vous devons ce devoir de reconnaissance.
Nous vous devons cette responsabilité de restituer les faits dans un contexte où seuls les témoins de l’histoire ont droit à la parole. Monsieur le ministre d’Etat, nous vous devons cette reconnaissance et ce mérite, tout seul, au risque de son poste, d’avoir sauvé la vie de plus de 2500 jeunes guinéens qui se perdaient entre désespoir et ingratitude de la part d’un État auquel, ils ont tout donné.
A cette époque, il fallait un homme comme vous, armé de courage et incarné par le sens de l’État et l’éthique administrative pour affronter tout ce gotha de ministres qui avait plongé le chef de l’État dans un labyrinthe, dans une situation inconfortable.
Notre mot d’ordre de grève lancé avait déjà de grands impacts sur le terrain. Le système éducatif était complètement paralysé et l’Etat ne savait plus où donner sa tête.
Malgré la rupture de confiance et l’excès d’arrogance qui ont caractérisé les deux parties, pour manque d’interlocuteurs fiables, vous avez été celui qui nous a redonné confiance.
Vous étiez notre sauveur, le Moïse du corps enseignant, annonciateur de la bonne nouvelle et initiateur des bonnes œuvres.
Pour être plus claire, loin des simples flatteries habituelles, tout en restant figé sur le fait rien que cela, c’était un samedi 17 février 2017, l’on se souvient comme si c’était aujourd’hui, et les archives de la RTG ou de Espace Tv peuvent conforter mon témoignage sur votre œuvre combien salvatrice en faveur de cette jeunesse dans la tourmente, méprisée et oubliée.
Ce samedi d’un 17 février 2017, vous êtes parvenu à convaincre ce groupe d’enseignants afin qu’il suspende son mot d’ordre de grève qui avait mis le pouvoir dans une situation inconfortable et l’exposer à toutes sortes de risques.
Sans trop vous connaître, nous, jeunes enseignants avions crû en vous, dès les premiers échanges par votre facilité et votre honnêteté, des caractères moins propres à l’intelligentsia guinéenne. Nous avions crû sans jamais regretter et pourtant sans vous connaître de par le passé.
Votre cohérence, votre sens de l’Etat et votre approche méthodique ont permis, à nous jeunes enseignants contractuels, sans soutien et abandonnés au triste sort de croire en vous.
Les mots justes, le langage facile et accessible ont joué à votre faveur.
Monsieur le ministre Tibou Kamara, nous vous devons cette reconnaissance. Ne pas le faire aujourd’hui, serait un péché moral de notre part, nous, 2500 contractuels non-admis.
Après notre déclaration de suspension du mot d’ordre de grève générale et illimitée, le lendemain, nous voilà en face du chef de l’Etat, Pr. Alpha Condé, tout souriant et très rassurant.
C’était une atmosphère annonciatrice d’une nouvelle ère d’espérance. C’était un début de reconnaissance et le point de départ pour notre intégration à la fonction publique. Nous vous devons ce grand mérite.
Ce n’est pas tout, l’on se souvient tout récemment de votre détermination sans faille à œuvrer auprès du président Alpha Condé afin qu’il ouvre un couloir de dialogue avec le SLECG, diabolisé et vilipendé par son entourage immédiat.
Vous êtes parvenu, comme par miracle à décrisper la crise.
Vous avez pesé de tout votre poids, malgré votre position très marginale, mais contre vents et marées pour convaincre le Président Alpha Condé a écouté, dialogué avec Aboubacar Soumah, le SG du SLECG qui avait déjà l’étiquette de rebelle.
Monsieur le ministre d’Etat Tibou, nous vous devons cette reconnaissance.
C’est pourquoi, dans le contexte actuel où, il est difficile de distinguer le bon du mauvais ou le vrai du faux, j’ai décidé de faire ce témoignage sur vous.
Vous avez été au service des opprimés, des sans voix malgré l’ambiance moins favorable avec de nombreuses forces en présence, mais rien de cela n’a affecté votre courage ou n’a ébranlé votre obligation de rendre service à la nation.
Et dans ce groupe de 2500 enseignants contractuels non-admis, il n’y avait ni votre fils ni votre frère ni votre parent au sens africain du mot. Mais, en homme hostile à l’injustice, libre penseur, serviable et sociable, vous vous êtes mis au service exclusif de nous, enseignants contractuels non-admis.
Nous vous disons merci et grand merci.
Mohamed Bangoura, porte-parole du collectif des 2500 enseignants contractuels non-admis de 2017