Ce mercredi, le Procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques (CRIEF), M. ALY TOURÉ a informé l’opinion publique sur les affaires pendantes devant son parquet. Parmi lesquelles, figure le dossier de l’ex ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, madame Zénab Dramé. Donc l’affaire ‘’Nabayagate’’ qui remonte en 2018, dont l’accusée occupé le poste de directrice administrative et financière ‘’DAF’’ au Ministère de l’Agriculture.
Selon maitre ALY TOURÉ, le montant s’élève à 131 milliards 923 millions 644 mille 723 Gnf. Donc, un préjudice subi par l’État guinéen. C’est pour cette raison qu’une information judiciaire a été ouverte, a-t-il annoncé.
Le procureur a également saisi l’occasion pour citer quelques noms qui seraient ‘’complices’’ dans cette affaire. Il s’agit de : « Mme Évéline Follah Mansaré, M. Ismael Dioubaté, à l’époque ministère du Budget et M. Tibou Kamara à l’époque ministre conseiller à la présidence, pour des faits de complicité de blanchiment et de détournement des deniers publics ».
Ces faits, selon le Procureur, sont prévus et punis par les articles 19, 20, 499, 764 et suivants du Code pénal ainsi que les articles 7, 112 et 113 de la Loi portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Maitre ALY TOURÉ a enfin donné quelques détails de ce détournement présumé en disant que : « Zénab Nabaya Dramé à l’époque DAF (directrice administrative et financière) au ministère de l’Agriculture a reçu un montant de 56 milliards Gnf qu’elle a utilisés sans aucune justification. De 2018 à 2020 pendant que la même personne était au ministère de la Santé en qualité de DAF, un montant de 17 milliards Gnf avait été décaissé dans le projet de construction de la nouvelle pharmacie centrale dans un site à Coyah. Sur ce montant, l’entrepreneur qui était sur les travaux n’a reçu que 7 milliards Gnf. Les 10 milliards qui étaient consignés au niveau du trésor public ont été utilisés par Mme Zenab Dramé sans aucune justification. Lorsque les enquêteurs sont allés au niveau du trésor, ils n’ont trouvé que 41 millions Gnf dans les caisses. En 2020, pour l’organisation des examens de sortie des écoles professionnelles alors que la même personne était maintenant ministre de l’Enseignement technique, elle a trouvé un montant de 20 milliards Gnf et quelques qui avaient été validés par l’Assemblée nationale. A son arrivée, elle a soutenu que le budget était insuffisant et qu’il fallait augmenter. C’est ainsi que le budget a été augmenté à hauteur de 43 milliards 483 millions 456 mille Gnf.
Sur ce montant qui devait servir à l’organisation des examens et concours de sortie des écoles professionnelles, la ministre n’a remis aux cadres techniques du département que 15 milliards pour l’organisation des examens. De sorte que pendant ces examens, les étudiants qui devaient, dans les travaux pratiques, organiser les sessions, un étudiant ou un candidat un ouvrage à réaliser, ils étaient obligés regrouper les candidats par groupe de 15 et 20 candidats pour réaliser un seul ouvrage parce que le budget était insuffisant. Le reste du budget n’a jamais été utilisé par les cadres techniques, alors que le ministère du Budget avait entièrement décaissé les 43 milliards Gnf.
Toujours au ministère de l’Enseignement technique, elle a demandé et obtenu la somme de 35 milliards 857 millions 457 mille 853 Gnf au titre de l’achat des équipements qui n’ont jamais été achetés parce que les traces n’ont jamais existé au ministère de l’Enseignement technique.
Dans le cadre de la lutte contre la covid pendant les examens de sortie, un montant de 1milliard 582 millions 780 mille 800 Gnf ont été décaissés et mis à la disposition du ministère par le biais de la Daf. Ce montant a été utilisé sans aucun justificatif. Le préjudice subi par l’État se chiffre à 131 milliards 923 millions 644 mille 723 Gnf », a-t-il détaillé.
Ibrahima Diallo