Le président du Conseil National de la Transition ‘’CNT’’ a présidé ce vendredi 6 Mai 2022 au Chapiteau du Palais du Peuple, la cérémonie de clôture des activités de trois jours d’activités relatives à la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse.
La 14ème édition a été organisée par le ministère de l’information et de la communication en collaboration avec les associations professionnelles des médias en Guinée, le thème choisi cette année est : « le journalisme sous l’emprise du numérique ».
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le premier ministre, chef du gouvernement, Mohamed Béavogui. Quant à celle de la clôture, c’est le président du conseil national de la transition, Dr Dansa Kourouma qui a eu l’honneur d’en présider en présence de certains membres du gouvernement, des responsables de médias, associations de presse et de nombreux journalistes mobilisés pour la circonstance.
Dans son discours de circonstance, il a rendu un vibrant hommage aux hommes de médias, avant de rappeler l’impérieuse nécessité d’une presse professionnelle et libre au service de la réussite de la transition.
Ci-dessous, l’intégralité de son discours. Lisez-plutôt.
« ..Durant trois jours, les acteurs se sont succédé pour rappeler oh combien de fois important, la nécessité de la liberté de la presse. Ce corps de métier que composent les journalistes et autres communicants, appelé aussi le 4ème pouvoir a connu de soubresauts énormes à travers le monde et continue aujourd’hui encore à le vivre. Cependant en Guinée, nous avons le droit d’être fier de ces journalistes. Ces femmes et hommes de l’ombre qui, sous les intempéries et les aléas de la nature font tout pour apporter la lumière à notre société. Une société diverse qui se complexifie d’années en années. Je dis que c’est la lumière, oui. Puisque l’information est une denrée dont se nourrissent les esprits pour mieux évoluer ensemble.
Mesdames et messieurs, chers amis de la presse, distingués invités.
Cette 14ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse se déroule dans notre pays dans le cadre d’une transition. Nul besoin de le rappeler. Mais le caractère exceptionnel de la gouvernance politique et sociale n’enlève en rien cette valeur universelle qui consiste à défendre la liberté de la presse. Je puis même vous dire que dans ce cadre que beaucoup d’autres ailleurs, les autorités de la transition font mieux que les régimes précédents.
Les journalistes ici présents dans la salle peuvent en témoigner. Mais également le rapport de classement des organismes internationaux. Je ne citerai pas les acquis dans le domaine de l’information et de la communication depuis la prise du pouvoir par le conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD) le 05 septembre 2021. Je laisse cette tâche à madame la ministre de la communication qui le fait d’ailleurs bien. Je puis garantir que vos droits en tant que journalistes, seront respectés. Même si ce que vous dites n’est pas à notre faveur, mais, nous vous défendrons pour que vous puissiez vous exprimer librement sans être inquiétés.
C’est ici l’occasion pour moi de rappeler que la presse est représentée au sein du conseil national de la transition qui regroupe en son sein différentes composantes des forces vives de la nation. Au-delà des missions dévolues au CNT par la charte de la transition, notre combat en tant qu’organe législatif, c’est aussi de jouer le rôle d’intercession entre les citoyens que vous êtes et l’exécutif.
Mesdames et messieurs les membres du gouvernement, chers amis de la presse, distingués invités, mesdames et messieurs.
Célébrée cette année sous le thème : « le journalisme sous l’emprise du numérique », cette journée mondiale de la liberté de la presse nous offre l’opportunité de nous questionner sur les pratiques inhérentes à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Je pense ici de façon singulière à l’avènement des réseaux sociaux et à l’Internet dans nos sociétés africaines. Oui, ils ont un avantage énorme, surtout dans le champ économique, mais aussi social et politique. Mais, permettez-moi aussi de dire qu’ils constituent une menace pour le lien social qui a sous-tendu nos interactions multiséculaires. L’Internet est une nécessité. Il faut l’utiliser avec discernement, intelligence et responsabilité. Nous constatons par ailleurs, la dépravation de nos mœurs, eusses et coutumes par une génération montante qui a tendance à enlever son autre pied dans la tradition pour se retrouver exclusivement dans la modernité. Mais quelle modernité ! Il est important d’interpeller les membres du gouvernement notamment, les départements sectoriels en charge de l’éducation, de tout mettre en œuvre pour un meilleur encadrement de nos jeunes. Ils sont le présent et l’avenir de notre pays. Nous avons l’obligation de tout faire pour ne pas qu’ils soient égarés.
Chers amis de la presse, permettez-moi, au fonds de moi-même, de vous féliciter et vous encourager. Parce que vous travaillez dans des conditions extrêmement difficiles dans une société dominée de plus en plus par des pensées politiciennes uniques. Par une société où les gouvernements ont tendance à tout contrôler, mais aussi où les médias, ont tendance à tout contrôler.
Face à une telle compétition, j’interpelle chacun de vous, à la responsabilité pour que nous comprenions l’information. Parce que l’information aussi, est ce pouvoir de discuter entre journalistes et les dirigeants du pays. C’est pourquoi, une fois encore, je suis entièrement à votre disposition. Hier, activiste de la société civile, aujourd’hui, je dirige les destinées de l’organe législatif de la transition. Cette transition fonde essentiellement sa réussite sur votre capacité professionnelle de bien nous informer et informer la population.
Je le dis en dehors de mon discours, parce que je crois aux valeurs d’une presse libre et responsable. Je crois aux valeurs et à la contribution d’une presse positive. A condition, qu’elle face bonne presse.
Quand je lis les colonnes du journal le lynx, c’est de l’art. Quand j’écoute mon cher ami Ramadane Sow (ndlr Espace FM), c’est de l’art. Et quand j’écoute mon cher ami Aboubacar Camara, c’est la haute intelligence politique. Et quand j’écoute mon cher frère Aboubacar CONDE dans « on refait le monde » (ndlr Djoma FM », c’est aussi du journalisme qui repose sur la raison et la tempérance. Et quand j’écoute mon frère Tamba (ndlr Espace FM) que j’appelle affectueusement le pasteur, je trouve de l’art poétique. Dans la presse guinéenne, il y a tout. C’est la synthèse de notre société. Et nous devons l’utiliser et en consommer rationnellement.
C’est sur ces mots que je déclare close, la cérémonie de la journée internationale de la liberté de la presse. Que Dieu bénisse la presse guinéenne et notre pays pour une transition réussie avec la contribution de toutes et de tous.
Je vous remercie».
Oumar M’Böh