Le 10 novembre 2024, un événement inédit a marqué l’histoire technologique de la Guinée. À l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou, le premier laptop « Made in Guinea » a été officiellement présenté au public. La cérémonie a connu la présence du Premier ministre, chef du gouvernement Amadou Oury Bah et du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Alpha Bacar Barry. Loin d’être une simple démonstration, cette avancée représente une ambition nationale : asseoir une indépendance technologique et prouver que l’innovation locale a sa place sur la scène mondiale.
Derrière cette prouesse, un homme : Aliou Diop, PROJECT MANAGER de GTI SAS (GUINEA TECHNOLOGY INNOVATION). Originaire de la préfecture de Dinguiraye, il a porté ce projet pendant près de dix ans. Son objectif ? Développer un matériel informatique conçu en Guinée, destiné à répondre aux besoins spécifiques des utilisateurs du pays. « Nous avons toujours mis l’accent sur le software, mais il était temps de penser au hardware », explique-t-il.
Cependant, cette initiative n’a pas été sans défis. La conception d’un ordinateur portable implique une chaîne de production complexe. Aliou Diop distingue deux phases essentielles : l’assemblage et la conception. Si, pour le moment, le projet repose sur un assemblage local à partir de composants importés, l’ambition reste claire : créer un écosystème technologique entièrement guinéen. L’Institut Supérieur de Technologie de Mamou, doté de matériel de pointe financé par l’UNFPA et le PNUD, pourrait jouer un rôle clé dans cette transformation. Mais, les autorités doivent mettre la priorité des priorités à cet institut, a-t-il rappelé.
La révolution numérique, portée par les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), est un levier de développement incontournable. Mais elle soulève aussi des interrogations sur l’autonomie technologique et l’impact de l’Intelligence Artificielle (IA) sur nos sociétés. Pour Abdourahamane Ly, Fondateur de Kaazoroon et invité de l’émission Initiative Citoyenne à la radio parlementaire, « cette avancée doit être accompagnée d’une politique de formation solide, afin de permettre aux jeunes guinéens de s’approprier ces nouvelles compétences ». Confie-t-il
L’aventure ne fait que commencer, mais elle ouvre une nouvelle fenêtre pour l’innovation en Guinée. Le pays peut-il relever le défi d’une industrie technologique compétitive ? Seul l’avenir nous le dira.
Oumar M’Böh