On se rappelle des 44 % dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Avec un gouvernement d’union nationale, un président de transition et d’un Premier ministre de transition qui n’étaient pas candidats, le parti de l’opposition Union des ForcesDémocratiques de Guinée(UFDG), sous la direction de Cellou Dalein Diallo avait créé la surprise en raflant le premier tour, loin devant 23 autres candidats en lice. Un exploit historique à l’époque.
Onze ans après, suite à un putsch, la Guinée se dirige vers une nouvelle transition. La finalité est connue : doter la Guinée d’une constitution et des institutions légitimes.
Mais le contexte est différent. Plutôt favorable pour Cellou Dalein Diallo en refusant de dialoguer avec l’ancien Président de la République, Pr Alpha Condé, il a certes souffert, mais il sort gagnant. Cellou Dalein Diallo a obtenu la réouverture de son siège et des bureaux sans condition. La libération et l’abandon des poursuites judiciaires de ses partisans, sans négociation. Il pourra, s’il le souhaite, obtenir des places dans le futur gouvernement d’union nationale.
Politiquement, avec l’effritement du RPG arc-en-ciel, son parti apparaît comme le plus grand sur le terrain, loin devant l’UFR démembrée par Alpha Condé avant son départ et le PEDN qui paye l’absence de Lansanaya Kouyaté sur le terrain.
Des opportunités :
D’abord, obtenir la reprise des législatives inclusives pour permettre à ses cadres au chômage de trouver du job. Mais avant, exiger et obtenir la recomposition de la CENI, institution chargée d’organiser des élections et référendums en Guinée. Une institution dominée par les représentants du RPG arc-en-ciel parti au pouvoir, nettoyer le fichier électoral… Même avec cette administration made in Alpha Condé, le miracle de 2010 pourrait se répéter.
Pour ça, il faut éviter une coalition de partis politiques et de la société civile ayant pour objectif : tous contre Cellou.
C’est le piège à éviter. Mais comme c’est la politique, tout est possible.
Abdoulaye Ciré Diallo
Journaliste