Le procès des événements du 28 septembre se poursuit ce mardi 10 janvier 2023 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel. Il est toujours en train de répondre aux questions des avocats, principalement ceux de la partie civile. Le capitaine Moussa Dadis Camara réitère qu’il n’a instruit aucun militaire d’aller en direction du stade. Pourquoi lui-même a voulu se rendre au stade, lui qui était censé donner le bon exemple en tant que chef de l’État ? l’a interrogé Me Halimatou Camara. C’était dans le but d’aller calmer les populations révoltées, a répondu l’accusé. Dadis ne cesse de dire qu’il a partagé le pouvoir avec le général Sékouba Konaté, son ancien ministre de la défense. Qui signait les décrets ? Ou qui recevait des honneurs à l’occasion des déplacements, le titille davantage l’avocate. Je n’ai pas de réponse à cette question, a-t-il réagit.
L’interrogatoire du capitaine Moussa Dadis Camara se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Me Halimatou Camara qui interroge l’accusé, parvient quelquefois à le sortir de ses réserves. Dadis se fâche quand l’avocate affirme qu’il n’a pas été conséquent dans la mise en place des commissions d’enquêtes internes pour pouvoir situer les responsabilités après les événements du 28 septembre 2009, d’autant plus qu’ils ont débouché sur 157 morts. Me Halimatou Camara insiste sur la nécessité de dire la vérité, car est arrivée l’heure de la vérité. « Mme Posez votre question. Il faut que la question soit précise pour que je puisse répondre. L’heure de la vérité, vous n’avez pas besoin de me l’apprendre. Si je suis devant le tribunal criminel, ce n’est pas vous qui m’avez fait venir ici. Posez clairement vos questions » insiste Moussa Dadis. « Je suis désolée, je pose clairement mes questions » rétorque l’avocate. Le juge s’interfère, Me Halimatou demande à l’accusé de se calmer, lui aussi répond par la même consigne. « Moi je ne suis pas à la barre » réagi l’avocate. « Même si vous n’êtes pas à la barre, mais chacun a ses droits. Vous n’avez pas le commandement de la barre. Vous n’êtes qu’avocate. Je ne suis pas votre sujet » l’avocate proteste, le ton monte, le juge prend la parole et départage les deux et l’interrogatoire se poursuit.
Ahmed Sékou Camara