Le président du Conseil national des organisations de la société civile de Guinée (CNOSCG) et du forum de la société civile de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Dr Dansa Kourouma, a au cours d’une sortie médiatique chez nos confrères de FIM FM, ce 8 novembre 2021, donné son point de vue sur la demande faite par la CEDEAO, relative à la libération de l’ancien Président Alpha Condé par le CNRD.
Selon Dr Dansa Kourouma : « Il faut reconnaître que c’est normal quand la CEDEAO demande la libération, l’intégrité physique et mentale du président Alpha Condé. Sa liberté doit être une préoccupation de ses pairs de la sous région ». Concernant le délai de 6 mois exigé par cette même institution pour l’organisation des élections en Guinée, le président du CNOSCG renchérit : « Quand on donne 18 mois au Mali qui ne parvient pas à organiser les élections durant ce délai, et qu’on donne 6 mois à la Guinée, je trouve cela déséquilibré. Quand on tient compte des réalités de ces deux pays, il est fondamental de faire observer que la CEDEAO doit revoir ses copies au niveau de la sous région. Nous sommes en train de faire beaucoup de lobbying pour que la charte constitutionnelle de la CEDEAO soit révisée pour qu’elle cesse de fonctionner comme un syndicat des chefs d’Etats. Dès lors que le protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance pour prendre en compte les prises de pouvoir anticonstitutionnel pour rester au pouvoir sous forme de coup d’Etat. Il est fondamental que la CEDEAO a observé et connaît ce qui s’est passé en Guinée. Donc, elle est totalement disqualifiée pour exiger un délai coercitif à la Guinée. Il revient aux Guinéens de définir l’agenda de la transition, son contenu et son délai qui seront proposés à la CEDEAO pour information en tant qu’entité de la communauté ».
Pour la nomination d’Ibn Chambas comme émissaire en Guinée, Dr Dansa Kourouma précise : « Je pense que le contexte est totalement différent. Si le président Alpha Condé était au pouvoir, aujourd’hui c’est une autre génération militaire qui est au pouvoir. Le contexte a évolué et en diplomatie internationale permettez-moi de vous dire que la connaissance du pays est un facteur essentiel pour être désigné comme médiateur ou facilitateur. Je pense que c’est un atout que Ibn Chambas soit désigné en Guinée, il connaît les acteurs, le pays et son histoire. Il a été désigné de manière unilatérale par la CEDEAO ».
Pour lui, la CEDEAO est impuissante face aux aspirations du peuple : « Il ne faut pas se faire complexer par le poids d’une institution qui à un certain moment de son évolution s’est montré impuissante et incapable de répondre aux aspirations du peuple. Pour qu’une décision puisse faire freiner un Etat souverain, elle doit recueillir de la légitimité. Je pense qu’il est fondamental qu’on regarde le déroulement de la transition d’une manière globale, il faut mettre en place les organes de la transition. Il est fondamental que tous les organes de la transition soient mis en place, pour commencer à dérouler un dialogue qui se doit équilibrer et fondamental, parce que le CNT a un rôle important à jouer pour la facilitation politique de la conduite de la transition. Il ne faut pas mettre les charrues avant les bœufs et à la pression de la CEDEAO pour bâcler cette transition. C’est la transition de la dernière chance sur le plan générationnel mais aussi sur le plan de l’opportunité de mettre en place les réformes intangibles pour l’avenir de notre pays ».
Saliou Baïlo Diallo