Le président de la république, président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya a annoncé ce vendredi le démarrage prochain du recensement général de la population et de l’habitat. Ce processus : « vise principalement à mettre à la disposition des utilisateurs des informations fiables, récentes sur l’effectif de la population, sa répartition géographique, sa structure, sa dynamique, sa composition et ses caractéristiques sociodémographiques et économiques », a indiqué le décret. Un décret qui fait réagir des acteurs politiques visiblement divisés sur le sujet.
Le président de la Nouvelle Guinée l’a suivi avec beaucoup d’attention, mais il ressort de son constat un acte flou et incomplet. Selon Mohamed Cissé : « Le décret ne nous dit pas la durée sur laquelle le recensement va s’étendre. Et vu qu’on est en période de transition, je pense que les délais sont extrêmement importants » a-t-il indiqué.
Pour lui, le travail annoncé est gigantesque et risque de prendre du temps. C’est ce que craint cet acteur politique, même s’il reconnaît que ce recensement est important. « Ça permet de planifier le développement, c’est vrai, mais est-ce que c’est le bon moment ? C’est ça la question » s’interroge-t-il.
Derrière cette question, l’ex porte-parole de la CORED désapprouve la démarche des autorités. Il déplore le fait que des acteurs politiques ne soient associés à la prise de cette décision. « Vous prenez le pouvoir par les armes. Alors vous n’avez pas le mandat du peuple. Vous avez trouvé des acteurs sur le terrain qui ont l’habitude d’agir pour et au compte des citoyens. Il faut les associer » recommande Mohamed Cissé.
Contrairement à Mohamed Cissé, le président du Bloc Libéral ‘’BL, Dr Faya Millimono voit cette annonce d’un bon œil. Il pense qu’il faut mettre à plat la constitution guinéenne. Cela passe, dit-il, par la redistribution des districts électoraux sur la base de la démographie, mais pas sur la base du recensement général de la population et de l’habitat qui a été fait en 2014, a-t-il rappelé.
Pour le moment, aucune date n’est annoncée pour le début de ce recensement. Mais aux dires des nouvelles autorités, le délai d’exécution des travaux sera fixé par un autre décret.
Ahmed Sékou Camara