Dans un entretien accordé cette semaine à notre rédaction, le président du parti Union Nationale pour l’Egalité et le Développement (UNED), Aliou Diao Camara, après avoir fait l’historique de son parti, s’est opposé à l’ultimatum de la CEDEAO contre la Guinée et également contre les agissements de certains de ses pairs politiques à l’égard de la gouvernance de la transition, que dirige le colonel-président, Mamadi Doumbouya.
A l’entame, il a parlé de l’historique de son parti. Le président du parti Union Nationale pour l’Egalité et le Développement (UNED), Aliou Diao Camara a affirmé que : « le parti UNED a été créé depuis février 2012. Depuis cette date, nous ne sommes pas en reste dans le mouvement politique guinéen. Nous sommes un parti qui milite pour la paix, le développement et surtout pour l’égalité entre tous les Guinéens, c’est notre devise d’ailleurs. En 2013, nous nous sommes présentés aux législatives, le combat nous a donné un député. Et aussi en 2018, nous étions également présents aux communales. A l’issue de ces élections, nous avons eu une vingtaine de conseillers communaux situés un peu partout au niveau du territoire national. Parmi les 38 circonscriptions électorales, nous sommes installés dans 28 circonscriptions électorales de la Guinée. Et, ce qui fait notre classement comme 15ème parti politique au niveau national » a-t-il entamé.
Lors de sa session du 25 mars, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé de maintenir la pression sur la junte au pouvoir au Mali, où les sanctions restent en place. La Guinée et le Burkina Faso sont menacés de nouvelles sanctions. L’organisation ouest-africaine a également décidé de sanctionner la Guinée si elle ne présentait pas de « calendrier acceptable pour la transition » avant fin avril 2022.
Parlant de l’ultimatum de la CEDEAO contre la Guinée, le leader du parti UNED, Aliou Diao Camara a déclaré ceci : « je sais que ce que moi, je veux. Et, je sais apparemment ce que vous voulez. Mais, je ne sais pas au fond ce qui est bon pour vous. C’est vous qui savez exactement ce qui est bon pour vous. La CEDEAO d’une manière générale, sait qu’il faut implanter au niveau de la sous-région à l’instar de tous les pays du monde. Mais, j’ai l’impression que la CEDEAO ne maîtrise pas certaines réalités de la Guinée. Qu’est-ce que les Guinéens veulent ? De quoi souffrent-ils exactement ? Chaque pays a ses particularités. On ne peut pas comparer les problèmes de la Guinée à ceux du Sénégal par exemple. Il faudrait que la CEDEAO sache que chaque problème a ses spécificités. La Guinée souffre surtout de ses cadres. L’élite guinéenne fait du mal à la Guinée. Dieu aime la Guinée, tout est en Guinée. Toutes les richesses se donnent rendez-vous en Guinée mais, l’élite ne veut pas que la population guinéenne en profite. Parce que l’élite est toujours en train de noyer les intérêts de la Guinée ».
Selon lui : « de tout le temps sur le plan économique par exemple, depuis la fin du premier régime jusqu’à maintenant, il n’y a jamais quelqu’un qui a été poursuivi parce qu’il a détourné les biens du pays. On ne te confie pas les biens du pays, tu te dis souvent que tu es béni par tout le monde. Et, je veux en faire mes propres biens au su et au vu de tout le monde et personne n’en parle. C’était l’impunité totale. Aujourd’hui, nous avons tout et nous manquons de tout, voilà les problèmes de la Guinée. Le secundo, avant ce sont les guinéens qui vont servir de médiateur entre les belligérants dans d’autres pays, aujourd’hui, nous sommes incapables de nous comprendre entre nous. On dirait que nous n’avons pas de cadres et on dirait que nous n’avons pas de sages et des leaders religieux qui peuvent quand même, nous mettre ensemble. Pour que nous parlions le même langage, afin que nous comprenions et nous nous pardonnions pour faire face à l’essentiel » a-t-il déploré.
Parlant des agissements de ses pairs politiques pour recourir à un médiateur pour résoudre les problèmes guinéens à cette phase transitoire, notre interlocuteur affirme sans détour qu’on peut faire entre guinéens. Il argumente : « la CEDEAO est incontournable. La Guinée est membre fondateur de cette institution. Il n’est pas question qu’on abandonne la CEDEAO ; mais il faudrait que la CEDEAO comprenne nos problèmes, nous aide au moment venu, il ne faut pas attendre quelqu’un meurt pour venir les tonnes de pénicilline. Ça engage que moi, la CEDEAO sert de sapeurs-pompiers à la Guinée. Où était la CEDEAO quand il s’agissait d’un 3ème mandat ? Avec tout ce qui s’est passé, avec tous les morts et toutes les destructions. C’est elle-même qui a permis à un 3ème mandat à la Guinée. Si elle avait freiné ça, on ne serait pas là aujourd’hui. Qui va me dire avant le 05 septembre, tout allait bien en Guinée. Tout est conscient que la gabegie et l’impunité étaient là. Il a fallu le 05 septembre pour qu’on mette fin à ça. Aujourd’hui, nous souhaitons ardemment au lieu de se précipiter pour dire que demain, il faut qu’il y ait des élections dans un mois ou dans 6 mois. Ce n’est pas là mon problème, il faut que nous préparions la maison. Il faut qu’on la nettoie complètement avant l’avènement d’un autre gouvernement démocratiquement élu », a-t-il préconisé.
Propos recueillis par Mohamed Chérif Diallo
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