Les conseillers nationaux du CNT, ont adopté ce vendredi 9 décembre 2022 à l’unanimité, le projet de Loi portant Statut des Fonctionnaires des Collectivités Locales en République de Guinée’’. C’était à l’occasion d’une plénière tenue à cet effet sous la présidence de Dr Dansa Kourouma, président du CNT.
Ce dernier, après l’adoption de cette loi, est revenu sur les motivations des conseillers nationaux à voter POUR. : « D’abord, la loi vient combler un vide qui rendait presqu’impossible l’application de certaines dispositions du code des collectivités. C’est-à-dire le transfert des compétences et surtout des ressources aux collectivités locales dans le domaine de la santé et le domaine de l’éducation. Au même moment, les collectivités ne disposaient pas des modalités pour recruter, engager et rémunérer les fonctionnaires. Donc, la loi apporte une réponse à cette première problématique qui est un frein au processus même de décentralisation dans notre pays. La deuxième chose qui est une motivation essentielle, nous sommes en Refondation d’où l’exemple d’une gestion vertueuse des ressources mises à la disposition de l’agent de l’État. Cette loi intervient à un moment où le CNT était en très bonne disposition de doter les collectivités d’un cadre légal qui les permet d’exercer la plénitude de leur prérogative dans le respect naturellement de la vision nationale parce que c’est important. Les collectivités locales ont des prérogatives mais ces prérogatives découlent naturellement du mandat national qui est donné au Président de la République, au gouvernement et aux autres institutions de l’État. Alors la troisième chose, c’est la qualité du texte. Nous avons examiné un texte où le Ministère a fait un effort de prendre en compte l’essentiel des chaînons manquants dans notre processus de décentralisation. Nous avons apprécié la qualité du projet mais cela ne nous a pas empêché de passer au crible certaines dimensions de cette décentralisation qui ont été peut-être omises ou qui n’ont pas été très bien explicitées dans la loi. Mais enfin, notre contribution n’a pas dénaturé le caractère de la loi qui était déjà motivée par un engagement du ministre, qui connaît parfaitement c’est quoi la décentralisation. Chose aussi qui requiert l’adhésion des collectivités locales qui étaient représentées par leurs maires. Donc, je pense que la soirée d’aujourd’hui est un grand pas vers la refondation. J’ai interpellé les autres ministres du gouvernement que toute action qui doit être accomplie pendant cette période, doit passer par un couloir. Ce couloir-là doit donner la forme nécessaire à tous les initiateurs. C’est le couloir de la refondation et de la rectification institutionnelle. Donc, nous allons veiller à ce que les futurs gouvernants trouvent des exemples en matière de bonne pratique à travers des textes élaborés sans partis pris. Des textes élaborés dans la stricte impartialité qui garantissent la bonne gouvernance dans toutes ces facettes. C’est le cas de l’inclusion sociale, du genre ou l’égalité de chance. Nous rêvons d’une société où les femmes et les hommes seront traités au même pied d’égalité. Nous voulons une société où les personnes porteuses d’handicap seront intégrées dans toute la sphère de prise de décisions et leur chance leur sera donnée pour les permettre de prévaloir leur patriotisme aussi à travers des structures, tant au niveau local qu’ au niveau central. C’est pourquoi nous sommes très heureux de ce que le ministre a démontré comme ouverture pour la prise en compte de nos recommandations. Je profite de l’occasion pour remercier et féliciter les conseillers nationaux. Ce n’est pas la qualité du président, mais la qualité de ceux qui sont dans les commissions à l’ombre qui travaillent nuit et jour, qui reflètent dans les textes, notre passion et notre engagement à faire de cette transition la dernière en Guinée pour que les institutions demeurent dans le temps », a t justifié Dr Dansa Kourouma devant les journalistes.
Propos recueillis par Oumar et transcrits par Ibrahima Saapy Diallo