Les travailleurs d’Albayrak transports sont en grève depuis le vendredi dernier pour non-paiement de leurs salaires du mois de juillet. Chauffeurs, mécaniciens, receveuses et même le personnel d’entretien ont décidé de cesser toute activité pour protester contre cet état de fait.
Dans la cour de la SOTRAGUI située à Matoto, local qui sert de parking pour les bus d’Albayrak, tous les 20 bus en état de fonctionner sont à l’arrêt. Cette décision de cesser toute activité a été prise après épuisement de toutes les autres voies de recours.
D’après Bangaly Bangoura, délégué syndical d’Albayrak transports, des démarches ont été menées auprès du ministère des transports et auprès de la Direction de leur société sans avoir gain de cause.
« Nous avons cessé les activités parce que nous ne sommes pas payés. Ça fait 51 jours aujourd’hui que nous ne sommes pas payés alors que nous sommes des pères de famille et avons des obligations. Cette décision de cessation de travail concerne tous les travailleurs d’Albayrak transports, que ce soit les chauffeurs, les mécaniciens, les receveuses et le personnel d’entretien. Elle a été prise à l’issue d’une consultation de tous les travailleurs le vendredi dernier. On a mené beaucoup de démarches auprès des autorités administratives pour débloquer la situation mais sans succès. Au niveau de la Direction d’Albayrak, on nous a fait croire qu’il y a un problème d’endettement, que l’Etat guinéen n’a pas honoré ses engagements de subvention. Ils ont évalué ce montant à une valeur de 36 milliards francs guinéens. Qu’ils ne pourront nous payer en tant que ce montant n’est pas payé. Toutes nos démarches se sont acérées infructueuses. Nous vivons, par le fait de non-paiement de ces salaires, une situation vraiment précaire. Il y a des amis qui sont endettés, d’autres doivent à leurs concessionnaires. Il y a des amis par exemple qui dorment ici par peur de rentrer chez eux et avoir à affronter leurs concessionnaires », a-t-il dit.
Dans la cour d’Albayrak transports à Matoto, la vétusté des bus saute aux yeux. Sur les 50 bus offerts par la Turquie il y a 6 ans, il n’y a que 2 qui roulent aujourd’hui. Le reste est soit en panne donc au garage pour réparation ou est déjà logé au cimetière des bus.
Au-delà du règlement de leurs salaires qu’elle réclame, la structure syndicale de la société plaide auprès de l’État pour le renouvellement des bus. À date, seulement 20 bus sont à l’état de rouler, dont 5 servent à transporter le personnel d’Albayrak.
« Nous demandons à l’Etat de nous aider à avoir d’autres bus puisque ceux qui sont en activité ne sont plus à l’état de travailler normalement. Les bus de marque Mercedes ont d’abord travaillé 17 ans chez eux avant de les envoyer chez où ils ont travaillé pendant 6 ans, ce qui fait un total de 23 ans d’activités. L’autre marque de bus kinglong a été mis en circulation chez nous à l’état neuf en 2012. Ça veut qu’aujourd’hui, il n’y a que des anciens bus au nombre de 20 qui sont en circulation. Cinq de ces 20 bus sont aussi à la disposition d’Albayrak pour le transport du personnel », a dit Bangaly Bangoura.
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