Après une énième panne, le train Conakry Express a repris le trafic il y a moins d’une semaine. Ces nombreuses pannes sur cet engin ferroviaire trouvent leurs sources dans sa gestion, selon un des spécialistes de l’exploitation des chemins de fer. L’expert pointe du doigt un déficit d’entretien dû au manque d’ateliers équipés, de personnels qualifiés et d’un magasin de pièces de rechanges. Donc, pour lui à cause de la récurrence des pannes sans solutions idoines, le train connaitra un arrêt définitif.
Formé à l’Institut des chemins de fer de Russie, notre interlocuteur est un fin connaisseur de l’exploitation ferroviaire. Il a beaucoup à dire, mais s’est abstenu de parler devant notre micro. L’expert rappelle que le train Conakry Express a été commandé sous la transition de 2009.
Au départ confie-t-il, sa gestion technique était faite par les Chinois. Il y avait alors 19 voitures voyageurs, 5 locomotives et deux voitures électriques qui composaient le train. Le souci du capitaine Moussa Dadis Camara, président d’alors, était de garantir la longévité dudit train, à travers la mise en place des ateliers, d’un magasin de pièces de rechanges et le recrutement d’un personnel qualifié, apprend-on.
Après le départ des militaires en 2011, un autre système a été mis en place par le régime du Pr Alpha Condé. Seulement, selon notre interlocuteur, le nouveau pouvoir s’intéressera plus à la circulation qu’à l’entretien de Conakry Express. Une réalité, regrette l’expert guinéen, qui persiste encore. Conséquence, l’arrêt de plusieurs locomotives pour des pannes graves.
Ainsi, deux locomotives sur cinq fonctionnent à date. Les trois autres sont immobilisées, informe notre interlocuteur. Il précise également que s’il y a des pannes qu’on peut juguler par débrouillardise, d’autres par contre, nécessitent des ateliers équipés de machines spécialisées. Ces ateliers, même s’ils existent, ne sont pas équipés. Si cette situation continue, c’est l’arrêt définitif du train qui s’annonce, prévient-il.
Pour donc éviter le pire, le spécialiste invite les nouvelles autorités de la transition, à leur tête le colonel Mamadi Doumbouya à protéger Conakry Express, en le stationnant dans des ateliers modernes et en réduisant le nombre pléthorique de personnels non qualifiés.
Selon lui, en dépit de quelques vieux cheminots qui se battent pour la survie du train, la plupart des travailleurs ne sont pas familiarisés aux chemins de fer.
Ahmed Sékou Camara