Les Etats Généraux du Foncier ‘’EGF’’ ont été organisés enfin en République de Guinée. Cela, après plusieurs années d’attentisme. Après quatre jours de présentation des thématiques par les experts nationaux, sous régionaux et internationaux et des échanges sur les questions foncières en Guinée, des acteurs ont exprimé leurs sentiments et ont donné leur avis concernant la tenue de ces Etats Généraux du Foncier.
Le Directeur Pays de l’ONG ACORD-Guinée, Macky Bah a exprimé ses sentiments pour la tenue de ces assises : « vraiment la tenue de ces Etats Généraux du Foncier constitue une réussite. Ça fait plus de 6 ans qu’on est en train de courir pour leur organisation. Aujourd’hui, nous sommes arrivés avec des recommandations qui pourront être traduites en termes d’actions dans le cadre de la mise en œuvre et du suivi des recommandations. En tant que secrétaire exécutif de la plateforme multi acteurs, nous irons avec l’ensemble des acteurs membres jusqu’au bout pour que cette réforme soit une réalité dans notre pays » a-t-il affirmé.
Pour sa part, Kerfala Touré, consultant général de ces Etats Généraux du Foncier se dit satisfait et donne la 2ème étape qui est aussi importante dans le processus de la réforme foncière en Guinée : « moi en tant qu’organisateur, c’est des sentiments de satisfaction. Nous estimons que c’est tout un processus. Les objectifs de la première étape ont suffisamment été atteints. Vous avez constaté ça été dit pendant quatre jours. La présence a été effective et des recommandations qui sont sorties de ces rencontres prouvent à suffisance. Le plus important maintenant c’est la mise en œuvre de ces recommandations et leur suivi » a-t-il insisté.
Les Etats Généraux du Foncier : « une étape incontournable pour des réformes foncières, responsables, inclusives et durables ».
Ce thème cadre parfaitement avec les activités que mène l’ONG Créativité et Développement ‘’C-DEV’’. Selon Nentèbou Barry présidente de ladite ONG et coordinatrice du Réseau National des Organisations Féminine sur le foncier, son organisation œuvre dans le cadre de la gestion responsable foncière envers les groupements féminins dans les zones minières : « depuis 2018, nous sommes en train de préparer les États Généraux du Foncier qui a pour objectif de revoir non seulement le cadre légal, le cadre institutionnel mais aussi le cadre opérationnel concernant la gouvernance foncière en République de Guinée. Aujourd’hui, c’est vraiment un jour de satisfaction parce qu’en fin on a pu réaliser cette activité. On a tiré des leçons, on a fait des constats, on a formulé des recommandations pertinentes allant dans le sens de la prise en compte des questions spécifiques des couches vulnérables notamment les femmes, les jeunes et les personnes avec handicap dans les nouvelles réformes qui vont être faites à l’endroit de la gouvernance foncière en Guinée. Notre panel lors de ces états généraux a porté sur les normes, les lois et les coutumes par rapport à la problématique de l’accès des femmes et des personnes vulnérables à la terre. Au sortir de là, nous allons mener des démarches auprès des partenaires techniques et financiers qui lors de ces Etats Généraux ont donné leur engagement ferme à accompagner les femmes dans le processus de cette réforme foncière. Donc, il sera question pour nous d’élaborer un plan d’action allant dans le sens d’aider les femmes à ce qu’elles puissent faire de l’agriculture un véritable moteur de croissance pour la promotion de leurs droits économique et social » a-t-elle souligné.
Les cadres du ministère de l’Agriculture ont également participé dans l’organisation de ces états généraux du foncier, parmi lesquels figure, Abdoul Karim Souaré, directeur technique de la composante 3 du projet appuis aux statistiques agricoles et foncières logé au Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et à la direction nationale du foncier rural et du patrimoine. Il exprime ses sentiments : « depuis 2018, nous sommes engagés dans l’organisation de ces Etats Généraux du Foncier et à chaque fois que nous avons été à un pas de l’événement, il y a eu quelque chose qui est venue bloquée. Mais avec l’arrivée de CNRD, du Ministre Colonel Ibrahima Sory Bangoura à la tête du Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement et Mamoudou N’nagnelen Barry à la tête du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, nous sommes parvenus enfin avec l’accompagnement des partenaires techniques et financiers à organiser ces EGF. Mes sentiments, je crois que la participation de l’ensemble des acteurs non seulement étatiques, de la société civile mais aussi les partenaires techniques et financiers a été prise en compte. Le foncier en général a été diagnostiqué et des recommandations sont sorties durant ces quatre jours. Je crois qu’à la longue si nous y mettons avec la signature de ce partenariat avec la FAO et la Guinée pour la mise en œuvre des recommandations de ces Etats Généraux du Foncier, nous parviendrons à régler les problèmes essentiels dans notre Pays » a-t-il rassuré.
Venu du Mali pour prendre part à ces Etats Généraux du Foncier, monsieur Mamadou Goïta, spécialiste des questions foncières s’est félicité du bon déroulement de l’évènement pendant ces quatre (4) jours : « je suis venu pour participer à cet évènement important que la Guinée a organisé pendant ces quatre jours, il s’agit des Etats Généraux du Foncier en Guinée. Depuis 2018, la société civile m’a fait honneur en tant que malien d’accompagner le processus de réflexion qui a connu des structures, des ateliers et des mémorandums qui ont été élaborés et c’est le couronnement de toutes les actions qui ont été menées qui constituent aujourd’hui ces Etats Généraux du Foncier. J’étais en mission à l’extérieur mais je ne pouvais pas manquer cet évènement majeur. Je suis là aujourd’hui pour témoigner ma solidarité avec le peuple de Guinée par rapport à une réflexion que mon pays a connu il y a quelques années et avec l’expérience qu’on a connu et justement pour être témoin oculaire de cette période historique sur les questions foncières en Guinée. Contribuer aussi avec tout ce que je connais pour aider à éviter des pièges à enrichir le processus de la Guinée. L’organisation était impeccable parce que, arriver à organiser les Etats Généraux du Foncier est déjà quelque chose. Quand j’y pense déjà l’année dernière c’était prévu mais on n’a pas pu le faire et cette année il y avait des certitudes totales mais arriver à l’organiser est un espoir. Le second espoir pour moi, c’est la diversité des participants. C’est difficile d’amener toutes ces personnes-là qui vivent les problèmes sur le terrain et de venir ensemble converger et d’avoir autant de thématiques à développer pour aboutir à des résultats qu’on a connus et des recommandations. On peut mieux faire mais sur le plan logistique, nous avons bien mangé, les pauses sont bien passées et les gens avaient de la convivialité. Nous avons des recommandations qui sont suffisamment riches pour permettre d’avoir des chantiers pour la Guinée. Les autorités ont répondu présents et avec la société civile ça fait qu’il y a une symbiose qui s’est installée et qui peut être matérialisée par la mise en œuvre des recommandations » a-t-il témoigné.
Oumar M’Böh pour www.lavoixdupeuple.info
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