C’est une initiative de l’Association de Coopération et de Recherche pour le Développement Accord-Guinée, sur financement de l’Agence Française de Développement (AFD), à travers le Comité Technique Foncier Développement (CTFD). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la dynamisation de l’engagement des acteurs de la plateforme multi-acteurs dans les différents processus de réformes foncières en Guinée. Selon les organisateurs, l’objectif est d’informer et sensibiliser les acteurs clés de la plateforme multi-acteurs sur les enjeux et défis du foncier en Guinée.
Le responsable chargé des thématiques liées à l’environnement et aux jarres de l’ONG Accord Guinée, Ibrahima Soumaoro a dit que : « Le projet d’appel à l’élaboration des politiques foncières du comité technique foncier et développement dans sa phase 3 a pour objectif de poursuivre l’accompagnement de la plateforme multi–acteure pour son implication dans les réformes engagées en République de Guinée. Alors c’est dans cette dynamique également que cette réunion technique a été organisée et l’objectif est d’informer et de sensibiliser les acteurs clés de la plateforme multi–acteurs sur quatre grandes thématiques. Le premier thème concerne les enjeux et défis des droits de sécurisation foncière ; le deuxième grand thème était l’expropriation pour cause d’utilité publique ; le troisième thème était relatif à la technique de plaidoyer et enfin, le quatrième est lié à l’accaparement des terres. Donc, le but visé c’est pour renforcer la compréhension des acteurs clés pour qu’ils soient vraiment en mesure de porter des actions de plaidoyer auprès des décideurs publics. Les attentes, nous comptons vraiment poursuivre cette même dynamique aussi pour l’aboutissement de ce que nous recherchons pour qu’il y ait vraiment un accès équitable et sécurisé au foncier. Et l’autre chose, c’est pour vraiment beaucoup plus travailler pour qu’il y ait la cohérence dans les deux politiques en cours d’élaboration en Guinée, notamment la politique foncière nationale et la politique foncière agricole » a-t-il expliqué.
Au cours de cette rencontre d’échange entre consultants, facilitateurs et participants, la confédération nationale des organisations paysannes de Guinée (CNOPG) a été représentée. La facilitatrice Aïssata Yatara est revenue sur l’importance de sa présentation. Selon elle : « j’ai fais une présentation sur l’accaparement des terres, qui est un concept, un phénomène qui est en train de prendre de l’ampleur en Afrique, mais aussi en Guinée. Mais que malheureusement, les acteurs à la base ne sont pas tellement informés, d’où l’intérêt de passer cette communication pour pouvoir informer et conscientiser nos communautés à la base sur les enjeux et les risques de cet accaparement des terres. La présentation a consisté à la définition du concept pour les participants, les acteurs le plus souvent qui sont qui s’accaparent des terres, sur pourquoi l’Afrique est visée par l’accaparement des terres, et qu’est-ce que les communautés doivent faire face à un tel phénomène dans leur localité. Cette présentation a permis quand même d’aborder un certain nombre d’éléments, et surtout la lutte que les communautés doivent mener pour ne pas que leurs terres soient accaparées par les investisseurs, par les multinationales. Surtout quand ces multinationales accaparent les terres pour produire chez nous et envoyer la production nourrir leur population. Donc, je trouve quand même ça inconcevable », a-t-elle expliqué.
A noter que, dans le cadre de la décentralisation de cette action citoyenne d’information et de sensibilisation, d’autres rencontres seront organisées à l’intérieur du pays pour toucher les communautés à la base, ont annoncé les organisateurs. A l’issue de ces rencontres, des stratégies de lutte contre l’accaparement des terres tout en garantissant la sécurité alimentaire seront proposées, après l’identification des risques et les abus potentiels liés aux pratiques d’expropriation. Car, les participants venus des organisations de la société civile, des organisations professionnelles agricoles et des médias seront suffisamment outillés sur les techniques de plaidoyer.
Oumar M’Böh